- Accueil
- Lutte ouvrière n°2942
- Nestlé-Perrier : escroquerie naturelle
Leur société
Nestlé-Perrier : escroquerie naturelle
À la suite d’une inspection, l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie a épinglé la firme Nestlé pour la mauvaise qualité de son eau minérale, en l’occurrence celle de ses bouteilles de Perrier.
Un rapport d’août 2024 conclut à la nécessité d’arrêter la production d’eau minérale sur le site de Vergèze dans le Gard, selon les informations recueillies par Le Monde et la cellule d’investigation de Radio France.
Ce n’est pas la première fois que Nestlé prend des libertés avec les normes commerciales imposées pour avoir droit à la mention « eau de source naturelle » et, pire, avec les normes sanitaires. En 2021 déjà, un travailleur lanceur d’alerte avait révélé que l’eau « naturellement » pure et vendue très cher était en réalité filtrée, ce qui n’est autorisé que pour l’eau du robinet. Mais, toujours respectueux d’un trust aussi puissant qui menaçait de fermetures d’usines et de suppressions d’emplois en 2023, le gouvernement d’Élisabeth Borne avait discrètement assoupli sa réglementation sur l’usage de certains microfiltres.
Le procédé sauvait peut-être l’appellation « eau naturelle » et les profits de Nestlé mais pas la santé des consommateurs. En avril 2024, l’exploitation d’un des captages fut suspendue par le préfet du Gard en raison de la présence de bactéries d’origine fécale. Nestlé plaida l’accident passager dû à de fortes pluies. Mais selon l’ARS, l’eau de deux autres forages a été marquée par des contaminations bactériennes. Quant aux virus, responsables de gastro-entérites, d’infections respiratoires, voire d’hépatites A, ils ne sont absolument pas arrêtés par ces micro-filtres.
Nestlé a demandé il y a un an le renouvellement de son autorisation d’exploiter la source Perrier. Pour que rien ne se perde, le trust a déjà créé une nouvelle marque d’eaux aromatisées échappant à la réglementation des eaux de source sous le nom, ambigu à souhait, de « Maison Perrier ».
On peut aussi s’attendre de sa part à un nouveau chantage auprès de responsables politiques, qui résistent mal à un trust dominant l’agroalimentaire au niveau mondial et qui a survécu à de multiples scandales, dont celui des pizzas Buitoni, responsables de la mort de deux enfants.