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NTN – Allonnes : les licenciements ne doivent pas passer
La direction de l’entreprise NTN d’Allonnes, près du Mans, a annoncé la suppression de 127 emplois. Il s’agit d’une véritable saignée pour les 620 travailleurs de cette usine qui fabrique des transmissions pour de nombreuses marques automobiles.

Et encore plus pour les ouvriers de production, qui perdraient 72 postes sur 300. À cela il faut ajouter l’annonce de 31 suppressions de postes à NTN Crézancy, dans l’Aisne, soit un tiers de l’effectif total de l’usine. Au total, 158 emplois sont donc menacés par le mal nommé plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) que prévoit le groupe NTN transmissions Europe. Cette annonce vient deux mois et demi après l’annonce concernant l’usine Valeo de La Suze, à quelques kilomètres de là, qui a laissé 300 travailleurs et leur famille sur le carreau.
La direction de NTN met en avant les prétendues difficultés de la situation économique : électrification du parc automobile, concurrence chinoise, baisse de la production automobile en Europe… Selon elle, tout cela engendre « le besoin de compétitivité de nos usines et génère des pertes financières qui compromettent leur avenir ». Ces arguments sonnent faux, venant d’un groupe mondial comme NTN comptant 22 600 salariés dans 73 sites de production sur 34 pays.
En réalité, NTN n’est pas si touché par la baisse du marché européen puisqu’il est présent sur tous les marchés du monde. Dans la concurrence effrénée que se livrent les trusts automobiles et leurs sous-traitants pour se partager les profits gigantesques de cette industrie, les travailleurs paient le prix fort ; en étant licenciés pour des restructurations ou bien, s’ils ne le sont pas, parce que leur charge de travail augmente d’autant.
D’ailleurs, nombre de travailleurs de NTN Allonnes ne sont pas dupes et pensent, malgré les propos lénifiants de la direction, que ce PSE n’est qu’une première vague avant la fermeture totale de l’usine.
La CGT, majoritaire dans l’entreprise, suivant la ligne de la CGT de la métallurgie, prône une « réindustrialisation » qui se décline dans ce cas par une demande à la direction de NTN de transférer à Allones la production son usine de Sibiu, en Roumanie, qui produit les mêmes transmissions. Ainsi, quand le groupe NTN met en compétition les travailleurs d’Allonnes et de Sibiu, la CGT rentre dans le jeu de cette division entre travailleurs français et roumains… ayant le même patron. Or c’est bien NTN qui tire et les ficelles de cette division et les cordons de la bourse à profits. En 2024, rien que la filiale européenne de ce trust a versé 68 millions d’euros de dividendes.
Entre les profits de NTN à l’échelle du groupe et ceux encore plus mirobolants des trusts automobiles qui sont les donneurs d’ordre, il y a largement de quoi maintenir tous les emplois.