Depuis 1990, on est passé de 731 millions d’obèses et de personnes en surpoidsdans le monde à 2,11 milliards. The Lancet dénonce l’inaction des gouvernements et prévoit que, sans réforme urgente des politiques de santé, en 2050, six adultes sur dix, soit 3,8 milliards de personnes, et un enfant ou adolescent sur trois, soit près de 750 millions, seront en situation d’obésité ou de surpoids.

Les raisons de cette épidémie sont connues. C’est directement le résultat d’un « manque d’accès à des régimes alimentaires sains », ce dont bien sûr souffrent en premier les classes populaires, les plus pauvres des pays riches comme des pays pauvres. Elles se nourrissent de produits ultratransformés, riches en sucres et en graisses, évidemment bien moins chers que les aliments frais ou bio.

Derrière ce constat terrible, c’est la santé des populations qui est en jeu. L’obésité est une maladie qui tue, ne serait-ce que parce qu’elle représente aussi un facteur de risque qui aggrave de très nombreuses maladies cardiovasculaires, le diabète, etc. Mais dans un système où tout est bon pour faire du profit, ce fléau représente aussi un marché en plein développement pour des laboratoires comme Novo Nordisk ou Lilly, qui proposent des traitements contre l’obésité très rentables et qui font de ces laboratoires de véritables « pompes à fric ». Dans la société capitaliste, même la pauvreté et ses conséquences sont une source de profits.