Palestine : des milliers de prisonniers12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Palestine : des milliers de prisonniers

Lors du retour des otages israéliens, le 8 février, leurs familles se sont émues de leur état de santé après quinze mois de captivité, dans les conditions de survie difficiles de Gaza, sous les bombardements incessants.

C’est bien sûr compréhensible, même si la décence n’était pas la caractéristique principale des comptes rendus médiatiques.

Un silence assourdissant continue de régner, en même temps, chez les commentateurs qui ne rappellent guère la catastrophe humaine, alimentaire et sanitaire qu’ont vécue et continuent de vivre les Gazaouis qui ont survécu aux bombardements ! La faim, la privation d’eau et de médicaments, l’absence d’hygiène et de sommeil ont été des mois durant le quotidien des deux millions de Palestiniens de Gaza.

Échangés contre les otages israéliens, les prisonniers palestiniens libérés reviennent eux aussi bien souvent vieillis, affaiblis ou malades, selon la durée de leur détention dans les geôles israéliennes. Sur les 183 libérés le 8 février, 18 purgeaient des peines de prison à vie et 54 des peines de longue durée. Parmi eux, sept ont dû être hospitalisés, en raison des mauvais traitements subis dans les prisons. En outre, sept autres condamnés à la prison à vie ont été expulsés vers l’Égypte. La chaîne Al Jazeera a dénoncé l’état critique de nombre de prisonniers libérés, à cause de « la famine et de la déshydratation, ainsi que d’une négligence médicale délibérée qui a persisté tout au long de leurs années d’emprisonnement. Leur souffrance ne s’est pas limitée à ces mesures ; ils ont également subi des tortures physiques et psychologiques. Plusieurs prisonniers libérés ont déclaré avoir été soumis à de violents passages à tabac jusqu’aux derniers instants avant leur libération et avoir été privés des besoins les plus élémentaires de la dignité humaine. »

Pour comble, le Club des prisonniers palestiniens a dénoncé les perquisitions, les agressions commises par l’armée israélienne à Bethléem, Hébron et Kobar en Cisjordanie, la nuit précédant la libération du 8 février, contre des familles attendant les détenus.

Leur libération ne met pas fin au harcèlement dont ces Palestiniens font l’objet. Beaucoup disent avoir reçu des menaces de la part des services de renseignement israéliens et des convocations pour un interrogatoire. L’État hébreu ne leur accorde qu’une liberté surveillée, conditionnelle et vraisemblablement précaire.

Avant la trêve et les libérations de prisonniers, plus de dix mille Palestiniens étaient encore détenus par le gouvernement Netanyahou, dont plus de 3 300 en détention administrative, sans inculpation ni jugement. L’un des plus récents, le docteur Hossam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal-Adwan de Gaza, arrêté après que les forces armées israéliennes ont détruit le bâtiment où il continuait de soigner, est toujours détenu, et ses proches n’en ont aucune nouvelle.

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