Patronat : le travail ne lui coûte pas, il lui rapporte !20/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2938-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Patronat : le travail ne lui coûte pas, il lui rapporte !

En octobre déjà, le président du Medef menaçait du pire le gouvernement qui envisageait, bien mollement, de réduire quelque peu les allègements de cotisations patronales.

« Sur un sujet aussi essentiel que le coût du travail », Patrick Martin accusait alors les équipes ministérielles de « ne pas aller jusqu’au bout de la réflexion ». En clair, de commencer à suggérer de tenter de diminuer les multiples exonérations dont bénéficient les patrons, surtout les gros.

De crainte de n’avoir pas été immédiatement et totalement entendu, devant les tergiversations des ministres tenus par Barnier de présenter des mesures d’économies qui ne soient pas à 100 % aux dépens des travailleurs et des retraités, le président du Medef a précisé ses souhaits, le 16 novembre, dans les colonnes du Parisien. Il n’a pas manqué de dire, au passage, que la diminution des exonérations pourrait entraîner des cortèges de suppresions d’emplois ; comme si les annonces de licenciements n’étaient pas déjà largement d’actualité, sans le moindre rapport avec des allègements de cotisations patronales dont on ne fait que parler.

Avant que le projet de loi de finances commence à être examiné au Sénat, Patrick Martin proposait tout de go de remplacer ces réductions de cotisations patronales envisagées par une hausse équivalente de la TVA. Cette taxation supplémentaire aurait servi à financer la part sociale actuellement payée par les patrons. Les patrons, supposés jouer honnêtement le jeu dans un monde de capitalistes bisounours, auraient d’autant diminué leurs prix de vente hors taxes, et les consommateurs n’y auraient vu que du feu, puisque la hausse de la TVA aurait été compensée par une baisse du prix de base. Peut-être même y auraient- ils été gagnants, selon Martin !

Hélas, devant la ficelle un peu grosse, le ministre du Budget s’est senti obligé, ne serait-ce que pour rappeler son existence, de refuser la proposition tout en rassurant ces messieurs les patrons : les allègements de cotisations patronales demandés passeront dans son projet de budget de 4 milliards à 2 milliards d’euros seulement. Sachant que le montant total de ces allègements a doublé en dix ans pour atteindre les 80 milliards, le patronat peut effectivement sécher ses larmes.

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