Perrier : en eaux troubles10/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2993-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Perrier : en eaux troubles

L’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie vient de rendre un avis favorable à la poursuite de la commercialisation des « eaux minérales naturelles » Perrier, une des marques du géant de l’industrie agroalimentaire Nestlé.

Nestlé Waters a dû fermer trois de ses cinq forages en raison de contaminations trop importantes. Les deux dernières sources, dont la principale est à Vergèze, dans le Gard, sont censées être « naturelles ». Dans la réalité, entre avril et novembre 2025, pas moins de 28 cas de dépassement de normes bactériologiques ont été relevés. Cet été, des cas de contamination aux matières fécales avaient déjà fait scandale. Début septembre, 34 palettes de bouteilles d’eau Perrier ont été détruites en raison de la présence de bactéries. Le 22 septembre, 400 palettes de bouteilles ont été concernées ; fin novembre, 720 palettes étaient immobilisées à cause d’une contamination sur une ligne d’embouteillage. Mais, visiblement, il en faut plus pour inquiéter les autorités, et la multinationale a donc obtenu un nouveau délai pour exploiter des sources pourtant qualifiées de « vulnérables » aux contaminations.

En janvier 2024, une enquête du Monde et de Radio France avait montré les liens multiples entre Nestlé et les plus hauts sommets de l’État. En appelant directement les bureaux des ministres concernés, en rédigeant eux-mêmes des amendements aux rapports d’analyses, les dirigeants de Nestlé ont obtenu des changements de normes, des autorisations pour continuer à vendre à prix d’or une eau qui n’a en fait rien de naturel mais qui est traitée aux UV ou au charbon. En s’appuyant sur tous ces faits, largement établis par différents rapports de journalistes et même de sénateurs et de parlementaires, l’association UFC-Que Choisir a porté plainte contre Nestlé pour tromperie sur la marchandise. Mais on ne touche pas impunément à un tel géant, dont les ramifications s’étendent loin. Le tribunal judiciaire de Nanterre a rendu le 18 novembre un avis là aussi favorable à Nestlé.

Appuyés sur des États à leur service, ces groupes capitalistes comptent bien étancher leur soif de profits, quel qu’en soit le prix.

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