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Leur société
Pollution automobile : la santé attendra
Les patrons de l’automobile ont su se faire entendre à Bruxelles : lundi 3 mars, la Commission européenne a introduit « plus de flexibilité » dans la réduction des émissions de CO2.
Les constructeurs automobiles doivent respecter une moyenne annuelle d’émissions par voiture vendue en Europe, sous peine d’amende. Or, cette moyenne a été baissée en janvier 2025, ce qui a déclenché les hauts cris des dirigeants de l’industrie automobile. Cette moyenne ne leur convient plus dans la mesure où les ventes de voitures électriques ne suivent pas leurs espoirs.
Cette campagne, qui a reçu le soutien de plusieurs gouvernements dont celui de la France, a porté ses fruits : la Commission européenne vient donc de modifier les règles d’application de la nouvelle norme. Au lieu d’être calculée annuellement, la moyenne des émissions de CO2 le sera sur trois ans. Ceux qui la dépasseront en 2025 ne paieront donc pas d’amende. Et pour ne fâcher personne, les constructeurs atteignant la nouvelle norme dès 2025 bénéficieront d’un crédit d’émissions, qu’ils pourront revendre à d’autres marques, permettant à celles-ci d’écouler leurs véhicules polluants.
En 2018, une agence de l’Union européenne estimait que la pollution atmosphérique, dont le trafic routier est un des principaux responsables, provoquait plus de 400 000 morts prématurées par an en Europe. Les dirigeants européens ont plus de ménagements pour les profits que pour les poumons de leurs populations.