Pouches : des dealers cotés en Bourse11/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2941-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Pouches : des dealers cotés en Bourse

Une enquête de l’Institut national de la consommation (INC) publiée le 10 décembre étudie la nocivité des pouches, ces petits sachets de nicotine à sucer.

Les pouches sont fabriqués et vendus légalement dans les bureaux de tabac et, comme tous les produits à base de nicotine, interdits à la vente aux mineurs. Mais leur présentation, leurs parfums aux fruits, leur teneur sucrée, la façon dont ils sont présentés sur les réseaux sociaux montrent que la jeunesse est la cible de ce nouveau commerce. L’INC indique que non seulement ils contiennent plus de nicotine qu’indiqué sur l’emballage, mais qu’ils recèlent des métaux lourds et cancérigènes, comme l’arsenic, et une quantité invraisemblable de sucre. Les associations de lutte contre le tabac affirment que loin d’être un produit de sevrage tabagique les pouches sont un moyen rapide de créer une addiction, étudié chimiquement et mécaniquement pour cela. Et d’ajouter que leur circulation est donc en contradiction complète avec les campagnes officielles contre le tabac.

Mais que vaut la santé publique, y compris celle des adolescents, et que valent les campagnes sanitaires devant la liberté du commerce et celle d’accumuler du profit ? Les pouches ont été inventés par les trusts du tabac, Philip Morris et British American Tobacco, pour pouvoir continuer à fabriquer et entretenir les centaines de millions d’intoxiqués dépendants à la nicotine et rapportant des milliards de dollars chaque année.

Le gouvernement, lorsqu’il y en aura un, finira peut-être par prendre des mesures contre ce scandale sanitaire. La ministre de la Santé l’avait du moins annoncé le 29 octobre. Dans ce cas, après avoir exploité le filon des pouches, les trusts concernés n’auront plus qu’à lancer un nouveau produit sur le marché et à en profiter jusqu’à une éventuelle interdiction. La liberté du commerce, ou plutôt la liberté capitaliste, est celle d’inventer et de vendre des drogues, des médicaments qui abîment plus qu’ils ne soignent, des aliments qui rendent malades plus qu’ils ne nourrissent et bien d’autres produits nuisibles. Mais du moment qu’ils rapportent…

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