- Accueil
- Lutte ouvrière n°2942
- Prime de Noël : une goutte d’eau dans l’océan
Leur société
Prime de Noël : une goutte d’eau dans l’océan
Les personnes touchant le RSA ou l’ASS commencent en ce moment à recevoir la prime de Noël. Une infime bouffée d’oxygène pour ceux qui ont survécu toute l’année avec ces dérisoires minimas sociaux.
Pour une personne seule, cette prime est de 152 euros. Elle se monte à 442 euros pour un couple avec quatre enfants. Le fait qu’elle soit versée à 2,2 millions de personnes suffit à montrer l’étendue de la misère dans le pays. Douze mois sur douze, les titulaires de minimas sociaux sont abonnés aux Restaurants du cœur et jonglent avec leur maigre allocation pour se loger et se vêtir, eux et leur famille. Toucher une petite somme en fin d’année leur permet tout au plus de boucher quelques trous dans leur budget, sans même parler de profiter des fêtes.
La prime de Noël a été instaurée en 1998 par le gouvernement du socialiste Jospin. Deux hivers de suite les chômeurs, organisés en associations et en comités, avaient manifesté et occupé les ANPE. Ils revendiquaient une augmentation substantielle des minimas sociaux et la refonte du système d’allocations chômage.
L’instauration de cette prime dérisoire fut pour Jospin une manière de tenter de désamorcer la colère des sans-emploi. La recette est bien connue des patrons comme des gouvernants : prime « gilets jaunes » après le mouvement qui dénonçait l’insuffisance du pouvoir d’achat, prime de rentrée scolaire pour les parents qui n’arrivent pas à financer la scolarité de leurs enfants. Ces primes de ceci ou de cela, données par les patrons, leur permettent de ne pas augmenter les salaires et constituent un élément supplémentaire de division entre les travailleurs.
Vivre à coup de primes, ce n’est pas vivre. Ce dont ont besoin les chômeurs, comme tous les travailleurs, c’est d’un emploi et d’un salaire corrects. C’est possible, à condition d’imposer la répartition du travail entre tous et la progression des salaires en fonction de l’évolution réelle des prix en prenant sur les profits patronaux.