Prime de Noël : ce n’est pas un cadeau !17/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2994-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Prime de Noël : ce n’est pas un cadeau !

Depuis le 16 décembre, les familles qui survivent avec certains minima sociaux, comme le RSA ou l’ASS, commencent à percevoir la prime de Noël. Alors que la pauvreté grandit parmi les travailleurs, cette prime est loin du compte.

Le montant de la prime varie suivant la composition du foyer. Il est de 152 euros pour une personne seule sans enfant et n’a augmenté que de deux malheureux euros en dix ans. Un couple avec deux enfants aura droit à 320 euros. Pour les quelque 2,2 millions de foyers qui devraient la toucher et pour lesquels chaque euro compte, c’est bien sûr une bouffée d’oxygène bienvenue… qui ne va peut-être pas durer. La prime est en effet dans le viseur du gouvernement, qui envisageait en novembre de la supprimer pour les personnes sans enfant. Farandou, le ministre du Travail, expliquait alors que le pays n’avait pas les moyens de « poursuivre ces politiques de générosité maximale ». On est pourtant loin des centaines de milliards d’euros versés dans les caisses du grand patronat !

Contraint dans l’immédiat d’abandonner ce projet, le gouvernement affirme tout de même que « le débat reste ouvert pour 2026 ». Mais en parlant de « générosité maximale » et de la nécessité d’arrêter de « récompenser le chômage », ces dirigeants ont un objectif politique : il s’agit de présenter les chômeurs ou les bénéficiaires du RSA comme des profiteurs vivant aux crochets de l’État et donc des autres travailleurs.

En réalité, la prime de Noël, qui avait été instaurée par le gouvernement socialiste de Jospin en 1998, était une réponse faite pour désamorcer la colère des sans-emploi, qui avaient manifesté et occupé des ANPE, ancêtres de l’actuel France Travail. Ils revendiquaient l’augmentation des minima sociaux et des allocations- chômage.

Cette prime correspond à une vieille ficelle de tous les gouvernements et des patrons. En accordant des chèques-déjeuners, des chèques-vacances ou des primes de ceci ou de cela, ils évitent d’augmenter les salaires et cela leur permet, en plus, de favoriser la division entre travailleurs. L’État ne fait pas autre chose avec la prime de Noël pour les privés d’emploi ou encore la prime d’activité pour les travailleurs les moins bien payés. Il permet ainsi au patronat de continuer à verser des salaires insuffisants pour vivre, habitue tous les travailleurs à se contenter de miettes et peut même s’en servir pour alimenter la division entre eux.

Avec ou sans emploi, boucler son mois avec des primes, c’est à peine survivre. Tous les travailleurs ont besoin d’un emploi et d’un salaire corrects. L’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous avec des salaires décents augmentant en fonction de la hausse réelle des prix doivent être des objectifs communs à tout le monde du travail, qu’il faut imposer en s’en prenant aux gigantesques profits de la classe capitaliste.

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