Proche-Orient : Israël poursuit la guerre et sème la haine05/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2953-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Proche-Orient : Israël poursuit la guerre et sème la haine

Pendant que les projecteurs sont braqués sur la réconciliation Trump-Poutine, au Proche-Orient l’armée israélienne poursuit la guerre contre ses voisins et contre les Palestiniens, jouant les shérifs pour l’impérialisme américain.

En Syrie, l’aviation israélienne multiplie les incursions. Le 3 mars, elle a bombardé la ville portuaire de Tartous sous prétexte de détruire un dépôt d’armes. Fin février, Netanyahou a exigé « la démilitarisation complète du sud de la Syrie dans les provinces de Kuneitra, Deraa et Souweïda » avant que son aviation frappe ces trois villes. Depuis la chute de Bachar al-Assad, les raids israéliens sont quotidiens en Syrie. Dans le Golan syrien, l’armée israélienne assiège des villages. Elle contrôle leurs habitants, semant l’inquiétude et, malgré l’aspiration à la paix dans un pays qui sort de la guerre, la haine contre cette armée d’occupation.

À Gaza, alors que devait démarrer la deuxième phase du cessez-le-feu négocié en janvier entre Israël et le Hamas sous l’égide des États- Unis, Netanyahou a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire. Il menace de couper l’électricité et de reprendre la guerre, des tirs mortels ayant déjà lieu chaque jour. Cette deuxième phase prévoyait la libération des derniers otages israéliens, de plusieurs centaines de prisonniers palestiniens et le retrait complet de l’armée israélienne de la bande de Gaza. Mais, reprenant la proposition de Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump, Netanyahou exige désormais, outre la libération des derniers otages, la démilitarisation de Gaza, le désarmement et l’éviction du Hamas, ce que ce dernier ne peut accepter sans combattre. Fort de sa supériorité militaire, du soutien inconditionnel de Trump, poussé par les plus extrémistes de son gouvernement, Netanyahou fait monter les enchères.

La mise à l’écart du Hamas est aussi réclamée par l’Égypte qui a présenté le 4 mars auprès des pays de la Ligue arabe, dont la riche Arabie saoudite, un projet alternatif à celui de Trump. Alors que celui-ci veut déporter les Palestiniens vers les pays voisins pour transformer Gaza en Riviera, ni l’Égypte ni la Jordanie ne veulent accueillir les Gazaouis. Le plan égyptien affirme donc qu’il faudra s’appuyer sur les Palestiniens pour reconstruire Gaza. Évoquant la mise en place « d’une force internationale de stabilisation composée principalement d’États arabes qui prendrait le relais du Hamas », ce plan annonce en préambule « qu’il n’y aura pas de financement international majeur pour la réhabilitation et la reconstruction de Gaza, si le Hamas reste l’élément politique dominant et armé sur le terrain ». Mais, sans l’aval des États-Unis et d’Israël, le plan égyptien n’est que du papier.

Pendant que les tractations se déroulent entre les dirigeants régionaux et leur parrain américain, pendant que le bras de fer se poursuit entre le Hamas et Israël, la population de Gaza, jamais consultée, continue de survivre ou de mourir dans les ruines, privée de nourriture et de soins, et voit ses souffrances prolongées.

Quant aux Palestiniens de Cisjordanie, ils continuent de subir le harcèlement quotidien des colons et l’offensive de l’armée israélienne contre les principaux camps de réfugiés, en particulier celui de Jénine. L’annexion pure et simple de la Cisjordanie est réclamée par les ministres d’extrême droite comme Belazel Smotrich, qui s’est rendu le 4 mars à Washington pour défendre une nouvelle fois son projet auprès de Trump. Celui-ci devrait lui prêter une oreille favorable tant les peuples ne sont pour lui que des pions.

Partager