Projet du Medef : le gouvernement aux ordres12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Projet du Medef : le gouvernement aux ordres

Vendredi 7 février, le Medef, l’organisation des grands patrons, a envoyé au gouvernement Bayrou sa liste d’exigences à transformer au plus vite en nouvelles lois.

Après les cris d’orfraie du milliardaire Bernard Arnault contre la surtaxe exceptionnelle sur les grandes entreprises, pourtant très faible et limitée à un an, le chantage patronal se poursuit. Donc, sous prétexte de défendre l’« attractivité » et la « compétitivité » des grandes entreprises, le Medef a rédigé un « projet de loi » sur mesure qui devrait garantir les profits, soit les 100 milliards d’euros versés aux actionnaires du CAC 40 en 2024 en dividendes et en rachats d’actions. Il est donc question de payer moins d’impôts, avec moins de règles et avec davantage encore de subventions publiques.

Cette fois, le Medef ne se cache même pas de défendre les intérêts des plus gros : il réclame que les projets d’investissement supérieurs à 100 millions d’euros soient déclarés « d’intérêt national majeur ». Cette mesure exclusivement destinée aux grandes entreprises leur permettrait de ne plus avoir à attendre et à respecter, passé un délai de deux ou six mois, les procédures d’urbanisme et d’environnement, y compris pour les sites industriels dangereux dits Seveso. La réglementation existante n’a pourtant jamais empêché les patrons de mettre en danger la vie des travailleurs et des populations, comme l’a montré l’incendie de l’usine Lubrizol en 2019, classée Seveso à haut risque. Mais ils exigent d’avoir les mains encore plus libres. Le « projet de loi » du Medef a été très vite et très obligeamment relayé par la presse, permettant à la Confédération des PME de s’engouffrer dans la brèche au nom des petites et moyennes entreprises.

« Il y a au moins la moitié des mesures que nous pouvons reprendre », a déclaré deux jours plus tard et sans surprise le ministre de l’Économie Éric Lombard. Cette dernière feuille de route du Medef montre comment les patrons sont organisés et savent se faire entendre de l’État. À bon entendeur, salut ?

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