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Leur société
Quétiapine : l’angoisse de la pénurie
La Quétiapine, un médicament très utilisé en psychiatrie dans le traitement de la schizophrénie, des troubles bipolaires et des épisodes dépressifs majeurs, est en rupture de stock.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) annonce que 60 % du marché français n’est plus approvisionné. Entre 200 000 et 250 000 patients seraient concernés et l’ANSM demande que ce médicament soit délivré à l’unité, que les pharmacies le proposent sous forme de préparations et que les médecins ne le prescrivent plus à de nouveaux patients sauf en cas de troubles bipolaires.
La raison avancée pour cette pénurie dramatique est un arrêt, depuis l’été 2024, de la production du principe actif par le laboratoire grec Pharmaten pour des « défauts de qualité ». Sept des douze laboratoires qui commercialisent le produit en France ne disposent plus du principe actif. Le professeur Pelissolo, du CHU Mondor de Créteil, dénonce une situation dramatique, évoquant un risque vital pour des patients privés de ce médicament, « une molécule essentielle en psychiatrie ».
Les pénuries de médicaments sont de plus en plus nombreuses, 37 % des malades ont eu à en subir en 2023, tous les produits étant en cause, les antibiotiques, les antidiabétiques, les anticancéreux et maintenant les antipsychotiques. Le gouvernement, bien incapable d’obliger les laboratoires à fabriquer en fonction des besoins de la population, alors que leur seul critère est l’attente de leurs actionnaires, se contente d’annonces sur les « plans blancs du médicament » ou le« new deal de la chaîne pharmaceutique ». Des mots qui n’empêchent pas les pénuries de se révéler dangereuses, voire mortelles.