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Leur société
Restos du cœur : “Aujourd’hui, on n’a plus le droit...”
Avec l’augmentation de l’exploitation, des licenciements, de la précarité, de plus en plus de personnes sont obligées de pousser la porte des Restos du cœur.
Elles ont besoin d’une aide alimentaire mais aussi de savon, de serviettes hygiéniques ou encore de produits pour bébés. Loin d’être une fatalité, cette situation intolérable a des responsables.
En France, selon l’Insee, plus de neuf millions de personnes vivent dans la pauvreté. Dans ce contexte, les Restos du cœur connaissent la hausse la plus massive et la plus brutale du nombre de bénéficiaires depuis la création de l’association. Sur l’exercice 2023-2024, 1,3 million de personnes ont été accueillies.
Des travailleurs au chômage, d’autres ayant un travail mais avec un salaire si bas qu’ils vivent dans la pauvreté sont ainsi sauvés de la misère par les Restos du cœur. Des femmes seules avec des enfants à élever n’ont pas d’autre choix.
Dans cette société, les politiciens se permettent de traiter d’assistés tous ceux qui perçoivent de l’aide sociale. Pourtant, on ne franchit pas la porte des Restos du cœur facilement. Il y en a eu, des nuits d’angoisse et d’insomnie avant de se résigner à demander de l’aide !
La violence économique et morale de ces situations est atténuée par la solidarité et l’accueil des bénévoles, mais cela ne rend pas plus acceptable cette pauvreté qui n’a rien de naturel. Si bien des travailleurs ne peuvent pas subvenir à leurs besoins avec leur salaire ou leur allocation, c’est parce que les patrons licencient et payent au rabais, que les banquiers réclament des agios et que des gouvernements réduisent les aides sociales et détruisent les services publics.
Alors, si la faim se calme lorsque l’on pousse la porte des Restos du cœur, la rage contre les faiseurs de pauvreté, elle, ne faiblit pas.