Restos du cœur : la misère s’accroît20/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2938-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Restos du cœur : la misère s’accroît

Le 19 novembre s’est ouverte la quarantième campagne d’hiver des Restos du cœur. D’un bout à l’autre du pays, les antennes locales commencent à inscrire les futurs bénéficiaires.

L’an dernier, les Restos avaient tiré la sonnette d’alarme sur l’état de leurs finances, devant l’augmentation des besoins d’un côté et la hausse des coûts pour les satisfaire, de l’autre. Résultat, pour la première fois de son histoire, l’association a dû revoir à la baisse l’accès à l’aide alimentaire ; l’hiver dernier, 110 000 familles qui auraient dû y avoir droit selon les critères précédents, en ont été exclues.

Cette année, les Restos annoncent qu’ils ont choisi de renforcer l’aide en direction des enfants, et en particulier des bébés. L’hiver dernier, 128 000 tout- petits, jusqu’à 3 ans, ont été accompagnés par l’association, qui indique que le chiffre est en augmentation.

Il y aura bientôt quarante ans, l’humoriste Coluche lançait son idée de « cantine gratuite » pour, disait-il, que « personne ne puisse crever de faim au pays de la bouffe ». Il s’agissait aussi de dénoncer l’absurdité du système, au moment où l’Union européenne détruisait des tonnes de surplus agricoles, tandis que les effets de la crise commençaient à se faire sentir dans les quartiers populaires. Depuis, des dizaines de milliers de bénévoles, parfois eux-mêmes bénéficiaires de l’aide alimentaire, collectent et distribuent les repas, accompagnent et conseillent, écoutent et consolent. La cantine provisoire est devenue une association bien établie dans le paysage, indispensable pour des centaines de milliers de personnes.

Quarante ans plus tard, l’absurdité et le gâchis caractérisent toujours cette société où, dans l’un des pays les plus riches du monde, des étudiants, des travailleurs, des retraités dépendent de la charité pour manger. Quarante ans plus tard, tandis que la société sombre, les fortunes des plus grandes familles capitalistes battent des records. Comme l’aurait dit Coluche, « il y a peut-être bien un lien » !

Partager