Parmi les contreparties toutes symboliques accordées au PS afin qu’il ne censure pas le gouvernement, Bayrou avait promis l’ouverture d’une série de réunions entre patronat et syndicats – pompeusement appelées conclave – au sujet de la dernière réforme des retraites, une des plus impopulaires du mandat de Macron. Les dirigeants des grandes centrales syndicales s’étaient précipités sur cette proposition, prétendant y voir une occasion de revenir sur le recul de l’âge de la retraite à 64 ans.

Un rapport de la Cour des comptes et quelques prises de paroles gouvernementales plus tard, c’est plutôt une aggravation de la précédente réforme qui se profile : les consignes budgétaires envoyées la veille de l’ouverture des discussions par Bayrou affirment en effet que l’objectif de ces réunions est de réaliser 7 à 8 milliards d’euros d’économies annuelles d’ici à 2030.

Après le départ de FO, Bayrou a agité la menace d’un référendum, pour faire pression sur les représentants syndicaux et les amener à accepter de nouveaux reculs.

Pendant que les réunions vont se succéder au rythme d’une par semaine jusqu’en mai, l’État et les patrons vont continuer de creuser le déficit des régimes de retraite en supprimant des postes, en fermant des entreprises et en gelant plus ou moins totalement les salaires.

Pour s’opposer aux projets gouvernementaux et aux attaques patronales, les travailleurs ne peuvent compter que sur une seule méthode : les grèves et les manifestations à l’échelle du pays.