RN : le grand patronat d’abord12/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P6-2_Bardella-le-candidat-du-peuple-OK-Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C928%2C521_crop_detail.jpg

Leur société

RN : le grand patronat d’abord

Les députés du Rassemblement national ont voté le jeudi 6 novembre un amendement au projet de budget de la Sécurité sociale supprimant un impôt pesant sur le patronat, la contribution sociale de solidarité des sociétés (C3S).

Illustration - le grand patronat d’abord

C’est le vote du RN qui a permis l’adoption de cet amendement, avant que le gouvernement, qui privilégie d’autres allégements d’impôts patronaux, ne fasse procéder à un second vote.

La C3S touche uniquement les entreprises réalisant un chiffre d’affaires hors taxes d’au moins 19 millions d’euros. Son taux est fixé à 0,16 % du chiffre d’affaires et sa suppression entraînerait une perte de 5,4 milliards d’euros pour la branche vieillesse de la Sécurité sociale. Les plus importants contributeurs de cet impôt sont les banques, pour un montant de un milliard d’euros. Cela n’a donc rien à voir avec le petit artisan étranglé de taxes que le RN et le patronat mettent en avant lorsqu’il s’agit de supprimer les impôts patronaux. Mais cet épisode n’est que le dernier en date des allègements d’impôts sur les entreprises votés par le Rassemblement national.

Le RN a aussi voté avec les députés macronistes l’accélération de la suppression d’un autre impôt payé par le patronat, la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) qui interviendra en 2028 au lieu de 2030. Le contre-budget qu’il propose prévoit de supprimer pour 18 milliards d’euros d’impôts patronaux. Plus se profilent les échéances électorales qui pourraient lui permettre d’accéder au pouvoir et plus le parti de Le Pen et Bardella accentue son opération de séduction envers le grand patronat. Autant de votes, autant de preuves d’amour.

Jordan Bardella avait promis un « choc fiscal positif pour les entreprises », autant dire pour les capitalistes et les milieux d’affaires. Mais pour les travailleurs, pour tous ceux qui dans les classes populaires regardent vers le RN en croyant qu’il serait meilleur simplement « parce qu’on ne l’a jamais essayé », ce serait un choc négatif. C’est à eux qu’il reviendrait de payer pour tout ce que ne verserait plus le patronat, et cela signifierait de nouvelles attaques sur les retraites et des coupes supplémentaires dans les budgets des services utiles à la population.

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