RSA : l’État mène la guerre aux pauvres29/10/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/10/une_2987-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

RSA : l’État mène la guerre aux pauvres

Un rapport de l’ONU vient de déplorer le durcissement des conditions d’attribution du RSA en France et la possibilité de réduire le montant des allocations voire de les supprimer temporairement à titre de sanction.

Parallèlement, des associations et des syndicats attaquent l’État français en justice sur les sanctions à l’encontre des chômeurs et des allocataires du RSA.

La plainte s’appuie sur la différence de traitement entre les départements et dénonce en particulier la menace sur « ce qui est un revenu minimum d’existence ». Le RSA est de 646 euros par mois pour une personne seule. Ce revenu est amputé d’une partie de l’aide au logement et d’une partie des pensions alimentaires, et s’il permet de survivre, c’est bien en dessous du seuil de pauvreté.

Depuis le 1er janvier, l’ensemble des allocataires peuvent se voir imposer 15 heures d’activité hebdomadaires, ce que le ministère présente comme « un élément de l’engagement co-construit entre la personne et l’organisme référent ». Ces heures peuvent être des stages en entreprise ou la participation à des activités associatives. Elles ne sont pas censées remplacer des bénévoles, même si elles les concurrencent parfois. En principe, l’allocataire qui ne respecte pas ses engagements est sanctionné. Mais, en fait, peu de départements réussissent à trouver ces fameuses 15 heures d’activité à accomplir pour l’ensemble des allocataires et l’administration est bien incapable d’évaluer le nombre d’entre eux qui auraient retrouvé un emploi grâce à ce dispositif.

Ces mesures font partie d’une campagne politique qui présente ceux qui n’ont pas de travail comme des fainéants qui n’ont pas le courage de « traverser la rue », selon les mots de Macron. Les demandeurs d’emploi sont ainsi désignés comme les uniques responsables de leur situation, exonérant ainsi la politique de l’État et, surtout, la vague permanente de licenciements organisée par les patrons.

Les menaces de sanction exercent une forte pression sur les demandeurs d’emploi. Certains renoncent à percevoir le RSA du fait de la complexité administrative mais aussi pour échapper à cette surveillance. Ce serait le cas de plus d’un tiers des ménages en situation de pauvreté. D’autres reprennent un emploi au détriment de leur santé. Cette politique vis-à-vis des allocataires et des chômeurs se traduit en outre, et c’est l’un de ses buts, par une pression accrue sur les salaires de ceux qui ont un emploi fixe comme de ceux qui vont de mission en contrat.

En fin de compte, la guerre permanente menée contre les travailleurs fait ou fera passer chacun par toutes les situations et finira par les unir dans une même révolte contre le capital.

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