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Leur société
Santé : encore une pilule à avaler
Chaque mois, chaque semaine les annonces pleuvent qui visent toujours les mêmes têtes : baisse de la durée d’indemnisation et du montant des indemnités pour les chômeurs, jours de carence supplémentaires en cas de maladie pour les fonctionnaires, suppression d’un jour férié pour tous.
Voilà maintenant l’annonce d’une baisse du taux de remboursement des médicaments et des consultations par la Sécurité sociale. À la recherche de quelques milliards, lors de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale à l’Assemblée, le gouvernement proposait il y a trois semaines une baisse de 10 % du taux de remboursement des consultations médicales par l’Assurance maladie. Maintenant, au Sénat, la ministre de la Santé a dit en pincer pour une baisse du remboursement qui ne serait « que de 5 % ». Mais elle ne toucherait pas seulement les consultations médicales, mais aussi les médicaments. Si cette mesure est finalement retenue, en 2025, chez le médecin, la consultation devrait être remboursée à 65 % au lieu de 70 %. Chez le pharmacien, les différents taux de remboursement des médicaments en fonction du service médical rendu (65 %, 30 % et 15 %) seraient tous abaissés de 5 %.
Chacun connaît la suite. Le reste à charge sera alors remboursé à ceux qui ont une complémentaire santé ou une mutuelle. Les tarifs des cotisations subiront donc une nouvelle hausse, le nombre de ceux qui ne peuvent pas les payer augmentera et ils rejoindront les quelque trois millions de personnes qui, déjà, faute de mutuelle ou d’assurance santé, renoncent à se soigner.
Il y a des dizaines d’années que l’on parle du « trou de la Sécu ». Pour le colmater, les assurés sociaux ont subi toutes les attaques, tous les rackets. Les plus récents ont été la « participation forfaitaire » de 2 euros non remboursables pour chaque consultation ou acte médical, les « franchises médicales » de un euro par boîte de médicaments et par acte paramédical et de 4 euros par transport sanitaire. C’est que, entend-on, il faut « responsabiliser les assurés afin de limiter la surconsommation de frais de soins ».
Dans le même temps, dès lors que le gouvernement laisse planer le flou d’une modeste contribution à acquitter par les laboratoires pharmaceutiques, les fabricants de dispositifs médicaux et les laboratoires d’analyses médicales crient au charron, pleurent et obtiennent bien souvent satisfaction. Parce qu’ils sont les amis choyés des gouvernants, ceux qui sont dans leur camp. L’autre camp, celui des travailleurs, doit décidément se faire entendre.