Seine-Maritime : les travailleurs du commerce attaqués06/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2936-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Seine-Maritime : les travailleurs du commerce attaqués

Quelques jours avant l’annonce par Auchan de la suppression de 2 400 emplois, trois faillites ont frappé des magasins au Havre et dans ses environs.

Cinq salariées d’un Leader Price à Lillebonne ont assigné leur patron en référé en expliquant que les prix du magasin ont commencé par beaucoup augmenter, faisant fuir de nombreux clients ; puis à partir d’avril il n’y a plus eu de livraison ; et depuis août, les salaires n’ont plus été versés. Le patron laisse sur le carreau non seulement ces cinq salariées, mais aussi d’autres à Gonfreville-L’Orcher, Harcanville et Goderville, dans la campagne du pays de Caux.

Soixante-dix salariés d’une galerie Intermarché d’un quartier populaire du Havre sont également dans l’angoisse : leur patron, Christophe Pincet, qui avait déjà supprimé dix emplois en quatre ans, a mis sa société Fisto en liquidation judiciaire.

De même, la société propriétaire de la galerie Place-Ô-Marché des Halles gourmandes, ouverte depuis à peine deux ans au centre du Havre, pour laquelle d’énormes travaux ont été réalisés avec le soutien de la mairie d’Édouard Philippe, est en liquidation.

Dans la galerie commerciale Coty, en centre-ville, les salariés de Monoprix, du groupe Casino, ont fait grève plusieurs fois ces dernières années contre les bas salaires, qui tournent autour de 750 euros mensuels pour une majorité de femmes, avec des contrats de 24 heures par semaine. Dans cette galerie, C & A, Camaïeu, Maisons du monde et BioCoop ont également fermé. Mais les deux fonds, Simon Property Group et Blackrock, qui se trouvent derrière la société propriétaire Klépierre, empochent toujours les loyers.

Maintenant, Auchan s’en prend aux salariés avec un nouveau « plan social ». Le groupe dit avoir perdu de l’argent en Russie et en Ukraine, et en France à cause de la crise. Mais il a encore réalisé plus de 300 millions de bénéfices en 2023. Quant à la fortune cumulée de la famille Mulliez, les propriétaires d’Auchan, Leroy-Merlin, Décathlon, etc., elle est évaluée à 28 milliards.

Les travailleurs doivent pouvoir mettre leur nez dans les comptes de ces entreprises et les contrôler. Pour cela il faut abroger le secret commercial et le secret des affaires. Ces milliards de profits doivent servir à maintenir les emplois !

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