Service militaire : en avant pour le bourrage de crâne03/12/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/12/P4-1_Macron_bourrage_de_cr%C3%A2ne_militaire_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-19%2C0%2C836%2C459_crop_detail.jpg

Leur société

Service militaire : en avant pour le bourrage de crâne

Jeudi 27 novembre, Macron a proclamé la création d’un « service national purement militaire qui peut engager toute une génération ».

Illustration - en avant pour le bourrage de crâne

Macron s’inscrit dans une campagne bien rodée, quelques jours après l’exhortation du général Mandon à « accepter de perdre ses enfants» et «souffrir économiquement ». L’omniprésence des généraux et hauts gradés, depuis des mois, sur les plateaux de télévision, les ondes et les réseaux ne doit rien au hasard. Aux micros qui leur sont tendus, galonnés et politiciens (quand ce ne sont pas les deux à la fois) agitent le chiffon rouge de la menace étrangère, en particulier russe, pour mieux tenter de faire accepter l’effort de guerre. Tous exigent des augmentations du budget et des effectifs de l’armée. Mieux, ils désirent avoir l’assentiment de la population en vue de ces sacrifices : sous forme de coupes dans les hôpitaux, écoles et autres services utiles et, in fine, de vies sacrifiées. Le budget de l’armée a déjà doublé en dix ans, passant de 32 milliards en 2017 à 64 milliards prévus en 2027.

Avec son service militaire, Macron vise les jeunes des milieux populaires qui percevraient une solde de 800 euros par mois alors que le chômage des 18-24 ans crève le plafond (18,3 % soit 633 000 jeunes en 2024). Pour l’heure, il s’agit d’un objectif plus politique que militaire. Christophe Gomart, général et député européen LR, estime ainsi que, avec 0,03 % concerné d’une classe d’âge estimée à 800 000 jeunes, « ça ne change pas la donne [...] mais dans le cadre d’un réarmement moral d’un pays ça [lui] semble une bonne chose ».

Et si, dans un premier temps, il s’agit d’un petit nombre de volontaires, Macron prévient déjà que, « en cas de crise majeure », ce service militaire et universel « deviendrait obligatoire ».

Au-delà de la propagande qui s’intensifie depuis des mois, le but est de préparer une mise au pas de la population en vue de futures guerres. Les bourgeois français, comme les autres, sont bien conscients que, sur fond de crise et de tensions croissantes, la guerre commerciale est susceptible de tourner à la guerre tout court.

Macron et d’autres présentent comme l’une des vertus de l’armée l’apprentissage de la discipline. Car, pour eux, il faudrait que les jeunes apprennent à se soumettre aux généraux, tout comme ils sont sommés d’obéir aux patrons à l’usine.

La jeunesse, comme le reste de la population, aura effectivement besoin d’armes à l’avenir, mais pas celles des prétendues valeurs de la République française. Elle aura besoin de la conscience que la classe ouvrière, qui produit toutes les richesses, est la seule force sociale capable d’en finir avec cette société d’oppression, d’inégalités et de guerres que l’on voudrait, en plus, lui faire défendre au prix de sa vie.

Quant aux fusils, drones et explosifs, les jeunes devront apprendre que pour en finir avec les guerres la seule issue est de les retourner contre leurs propres généraux.

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