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Dans les entreprises
SNCF : leur sécurité et la nôtre
Lundi 10 novembre, un ouvrier d’une filiale de Vinci Construction est mort, écrasé sous un engin de chantier, lors de travaux réalisés sur une emprise SNCF entre Saint-Germain-en-Laye et Achères, dans les Yvelines.
Le 28 octobre, en Alsace, c’est un ouvrier d’une entreprise sous- traitante de la SNCF qui a été tué dans des circonstances similaires, écrasé par une benne à béton. Depuis le début de l’année, on compte déjà quatre morts sur des chantiers, qui viennent s’ajouter aux six survenues entre novembre 2022 et juillet 2023. Ces drames illustrent la manière dont la direction organise les chantiers. Elle met une pression permanente sur les délais, passe des contrats avec des entreprises qui tirent sur les prix et qui ont, elles aussi, recours à la sous-traitance et à l’intérim. Voilà ce qui crée les conditions de ces tragédies. « On a tous vu The Navigators, le film des années 90 sur les cheminots en Angleterre, eh bien on y est presque ! » disent bon nombre de travailleurs sur les chantiers.
Pourtant la direction de la SNCF ne cesse de parler de « sécurité ». En réalité sa préoccupation est d’abord de se protéger juridiquement en reportant la responsabilité individuellement sur les travailleurs plutôt qu’en s’attaquant aux questions d’organisation du travail. Réduire la sécurité des travailleurs au port d’équipements individuels ou à l’obtention d’une certification, comme elle le fait, c’est masquer volontairement les véritables enjeux, La sécurité passe avant tout par des équipes suffisamment nombreuses et des rythmes de travail tenables.
Dans le domaine de la sécurité comme dans les autres, il faut que les travailleurs prennent la direction de la société et donc de l’organisation du travail.