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Leur société
Sommet de l’IA : du bruit et des watts
En organisant à Paris un sommet sur l’Intelligence artificielle (IA), Macron, président sans majorité, a cherché à se placer sur la scène internationale et à montrer qu’il agit pour créer des emplois dans un secteur à la mode et supposé plein d’avenir.
Du côté de l’image, Macron a accueilli Modi, Premier ministre particulièrement réactionnaire de l’Inde, avec force accolades mais il a dû se contenter du vice-président américain et du vice-Premier ministre chinois, les deux pays les plus avancés en matière d’IA. Pendant trois jours, ministres et journalistes ont vanté l’inventivité des start-up tricolores et les performances des mathématiciens ou informaticiens français, tout en déplorant qu’ils soient embauchés par Google et Meta ou exilés aux États-Unis. Ils ont mis au goût du jour le vieux slogan « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ».
Du côté des emplois potentiels, Macron était tout fier d’annoncer un montant de 109 milliards d’euros d’investissements en France, chiffre qui n’est qu’une addition de promesses faites par divers pays.
La plupart d’entre elles, encore toutes virtuelles, concernent la construction dans diverses régions du pays de quelques dizaines de data centers, des centres de données numériques qui sont indispensables à l’entraînement comme au fonctionnement de tous les programmes d’IA. Ces data centers sont d’immenses bâtiments, remplis de dizaines de milliers de puces très chères, spécialisées dans le stockage des données. Fonctionnant avec peu de personnel, ces bâtiments consomment beaucoup d’électricité pour être alimentés et refroidis, les plus gros nécessitant 1 gigawatt, soit la puissance fournie par une tranche entière de centrale nucléaire.
Alors qu’on nous rabâche qu’il faut réduire la consommation d’énergie pour enrayer le réchauffement climatique, Trump, Macron et autres chefs d’État déroulent le tapis rouge à des firmes privées qui vont, chacune de leur côté, sans la moindre planification, construire des data centers énergivores pour développer des systèmes d’IA, pour la santé… ou pour l’armée. Quel que soit le domaine, informatique, chimie, pharmacie, transport, agroalimentaire, laisser le contrôle et le pouvoir de décision aux capitalistes, c’est aller de catastrophe en catastrophe.