Stellantis : actionnaires à la fête05/03/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/03/une_2953-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis : actionnaires à la fête

Le groupe automobile Stellantis a publié ses résultats mercredi 26 février et tente de faire croire que ses affaires vont mal. Mais derrière cette propagande catastrophiste, les profits restent énormes.

Une fois encore, une presse économique complaisante s’est lamentée des résultats du groupe en titrant sur la « rentabilité en chute libre », l’« effondrement du bénéfice », ou encore les « ventes catastrophiques ». Le groupe a dégagé 5,5 milliards d’euros de bénéfices en 2024. C’est certes moins que les profits exceptionnels des deux dernières années (plus de 18 milliards d’euros en 2023 et plus de 16 milliards en 2022), mais on est encore très loin d’un quelconque danger de faillite.

Quant aux actionnaires du groupe, en particulier les familles Agnelli et Peugeot, ils sont à la fête puisqu’il va leur être distribué deux milliards d’euros de dividendes. La part distribuée aux actionnaires augmente fortement, passant de 25 % à 36 % des bénéfices.

Pendant ce temps, le groupe exige des travailleurs qu’ils payent pour ses prétendues difficultés. En France, les primes de participation et d’intéressement seront cette année réduites à zéro, et la direction n’octroie qu’une maigre « prime de partage de la valeur » (prime « gilets jaunes ») d’un montant théorique de 1 535 euros net, théorique parce qu’elle ne sera touchée à 100 % que dans le cas où le salarié n’a eu aucune absence dans l’année. Quant aux salaires, ils stagnent à un niveau lamentable : peu avant l’annonce des résultats, la direction avait annoncé 1,3 % d’augmentation générale avec un minimum fixé à… 22 euros net.

Dans plusieurs usines, des débrayages ont eu lieu à l’annonce de l’absence d’intéressement et de participation : 400 ouvriers ont débrayé à Caen, 300 à Hordain et une centaine à Mulhouse. Les débrayages ont touché aussi les usines italiennes du groupe, notamment à Turin et Naples. C’est bien la seule réponse à donner à un groupe qui fait exploser la part versée aux actionnaires et diminue encore et toujours les salaires et les primes des ouvriers.

Quant à Carlos Tavares, récemment écarté, le groupe lui a octroyé un chèque de départ de quelque 12 millions d’euros. Durant les quatre années que Tavares a passées à la tête de Stellantis à programmer des fermetures d’usines, à supprimer des milliers de postes et à assumer des malfaçons aussi dangereuses que celle des airbags Takata, il aura touché plus de 115 millions d’euros. Pendant que le groupe, sur la même période, encaissait le total ahurissant de presque 55 milliards d’euros de profits.

C’est dans cette fortune accumulée qu’il faudra aller puiser pour augmenter massivement les salaires et empêcher les travailleurs des usines dont la direction a programmé la fermeture (Douvrin dans le Nord, et Poissy dans les Yvelines) de se retrouver sur le carreau.

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