Stellantis – Douvrin : les mensonges permanents de la direction12/11/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/11/une_2989-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Douvrin : les mensonges permanents de la direction

Depuis trois ans, Stellantis prépare la fermeture de l’usine de Douvrin, dans le Pas-de-Calais, tout en enchaînant les mensonges et les fausses promesses aux ouvriers pour les faire travailler jusqu’au dernier jour.

Des centaines de travailleurs embauchés et intérimaires sont aujourd’hui sans solution et sans garantie de retrouver un emploi, après avoir travaillé parfois 20 ou 30 ans à l’usine. La direction a nié pendant des mois tout projet de fermeture de l’usine. Aujourd’hui, elle est annoncée pour début 2026. Une partie de l’usine est déjà fermée et plusieurs machines ont été enlevées.

Les patrons de l’usine avaient promis la main sur le cœur que tous les ouvriers auraient un nouvel emploi dans la nouvelle usine de batteries pour les voitures électriques, ACC, construite juste à côté et dont Stellantis est actionnaire à 45 %. Depuis des mois, les ouvriers doivent faire des formations, passer des entretiens, des évaluations, passer devant des chefs et attendre des mois sans réponse. À l’heure actuelle, seuls 300 sur les 1 500 salariés y ont été mutés, subissant en même temps une baisse des salaires et des conditions de travail aggravées. Et la direction d’ACC, qui avait promis des embauches en cette fin d’année, vient d’annoncer que les recrutements sont pour l’instant bloqués au moins jusqu’à fin janvier.

La direction se vante dans les médias d’aider individuellement tous les ouvriers à retrouver un emploi alors que des centaines d’entre eux sont toujours sans solution. Dans les cellules d’emploi animées par les « ressources humaines », ces derniers osent dire aux travailleurs de «  se prendre en main » et d’aller au bout et avec sérieux dans leur projet. La direction se targue aussi d’organiser des Forums de l’emploi au sein de l’usine au cours desquels les salariés déposent leur CV dans des bannettes où quelques entreprises font leur tri parmi des centaines de candidatures. Pour celles installées dans la région, c’est aussi le gros lot. Elles profitent de la période actuelle, du chômage et de la crise pour mettre la pression et proposer de rares postes avec des salaires et des contrats minables, par exemple de 3 × 12 heures, parfois à des centaines de kilomètres. Et quand un salarié obtient un entretien d’embauche, la direction de Stellantis lui impose de poser un jour de congé ou un RTT pour pouvoir s’y rendre.

La direction multiplie parallèlement les pressions sur les embauchés et les intérimaires pour vider l’usine de Douvrin et pousser dehors les ouvriers. Le plan de départs volontaires DAEC est honteusement en dessous de ce que les salariés pourraient attendre d’un groupe riche à milliards. Continuant son pipeau avec des promesses d’embauches à ACC, la direction est allée jusqu’à proposer de refaire la même formation aux ouvriers. Elle pousse aussi à travailler plus vite et impose le travail les week-ends et les jours fériés comme le 11 Novembre… alors que l’usine se vide et ferme dans quelques semaines. Des chefs osent présenter les jours fériés travaillés comme un cadeau pour faire face à la fermeture et mettre de l’argent de côté.

Depuis quelques mois, les travailleurs ont pris l’habitude de se regrouper sur les temps de pause dans les ateliers pour discuter de leur avenir. Avant les vacances d’été, plusieurs rassemblements de protestation ont eu lieu pour montrer qu’ils n’étaient pas dupes du discours de la direction, des travailleurs appelant chaque fois leurs collègues à débrayer.

Depuis des années, les patrons de Stellantis poussent à la production et disent aux salariés qu’il faut travailler plus dur pour que le groupe ne s’effondre pas. Ce sont les mêmes qui aujourd’hui ferment les usines et détruisent des milliers d’emplois alors que le groupe croule sous les milliards.

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