Stellantis – Poissy : des annonces qui en disent long10/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2993-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Stellantis – Poissy : des annonces qui en disent long

Le 26 novembre, la direction du groupe Stellantis a fait son show devant la presse pour assurer qu’il y aurait un avenir pour l’usine de Poissy. Du côté des ouvriers, personne ne croit à ses mensonges.

En effet, la direction a évoqué de futures activités industrielles qui seraient alternatives à l’actuelle fabrication de voitures : cela comprendrait une casse industrielle avec 40 emplois, une production de pièces de rechange avec 10 emplois, et 30 emplois supplémentaires à l’atelier d’Emboutissage de l’usine en complément des 120 emplois actuels. C’est au total une promesse de 200 emplois contre les 2 000 actuels, ce qui a fait dire à un ouvrier : « elle a oublié un zéro… ». D’autre part, la direction a annoncé le passage de l’horaire en une seule équipe courant 2026, un pas de plus vers la fermeture. Alors, malgré d’importants relais médiatiques, les annonces de la direction ont confirmé, pour les travailleurs, qu’il n’y aura en fait aucune activité après l’arrêt de la fabrication de l’actuelle Opel Mokka.

La veille de cette réunion avait eu lieu un débrayage non syndical réunissant près de 70 ouvriers qui, même minoritairement, tenaient à marquer le coup contre le projet de la direction. Ils ont dû faire face à près de trente représentants de celle-ci mais aussi, pour la première fois, à des salariés d’une société privée de vigiles dont l’objectif était d’empêcher les ouvriers de quitter la chaîne pour débrayer. C’est dire que la direction craint bien une réaction ouvrière. Alors que la majorité des syndicats refusent de parler de fermeture et relaient la propagande patronale, depuis des mois des militants cherchent à organiser les travailleurs pour qu’ils discutent de leurs intérêts à défendre, des garanties à obtenir, des mensonges de la direction et préparent les luttes qu’il faudra mener.

Le 4 décembre, 200 personnes, essentiellement des militants CGT, cheminots, de l’usine voisine de Renault Flins, des hospitaliers, des retraités et les vingt militants CGT de l’usine ont répondu à l’appel de la CGT des Yvelines à manifester dans la ville de Poissy. Ils voulaient à juste titre dénoncer le projet de fermeture de l’usine. Cette manifestation avait malheureusement été préparée sans chercher à faire le lien avec les travailleurs à l’intérieur de l’usine et même sans chercher à inviter la population de la ville. Et les discours de certains responsables CGT dénonçaient plus la fin de « l’industrie française » que les attaques des actionnaires.

À la veille de la fermeture annuelle de fin d’année, l’écrasante majorité des travailleurs de l’usine a bien compris que la direction ne prévoit rien en lieu et place de la fabrication de voitures, sinon la vente des terrains de l’usine au Qatar pour y construire le futur stade du PSG, actuellement en discussion.

Dès la rentrée de janvier les travailleurs devront se préoccuper de renforcer leur organisation et de formuler leurs revendications pour affronter la situation et se préparer à agir.

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