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Leur société
Surendettement : toujours en hausse
Près de 135 000 dossiers de surendettement ont été déposés en 2024 auprès de la Banque de France : une augmentation de 11 % en un an, qui s’ajoute à la hausse de 8 % de l’année précédente.
Les crédits à la consommation, présents dans les trois quarts des dossiers et qui représentent 43 % des dettes des personnes concernées, sont en grande partie responsables de ces situations de surendettement.
Quand on est pris à la gorge par la hausse des prix et des loyers, les salaires bloqués ou amputés par des temps partiels ou le travail précaire, il suffit d’un problème – accident, maladie, séparation, licenciement – pour ne plus être en mesure de payer ses dettes. Près de 70 % des personnes surendettées ont des revenus inférieurs au smic, la moitié vivent seules.
La Banque de France tente de présenter la situation de façon rassurante, en soulignant que le nombre de nouveaux dossiers est nettement inférieur à ce qu’il était en 2014 (− 42 %). La hausse des deux dernières années est néanmoins brutale, atteignant 20 % et tout porte à croire qu’elle va se poursuivre : l’inflation a fortement comprimé le budget des familles populaires et de nombreux plans de suppression d’emplois sont en préparation dans tous les secteurs. Par ailleurs, les taux d’intérêts immobiliers, dont la baisse avait sans doute contribué à la diminution du surendettement, sont revenus à des niveaux comparables à ceux d’avant 2014.
Au même moment, les banques – auxquelles appartiennent les principaux organismes de crédit à la consommation – annoncent des bénéfices record. Le total est de 32 milliards de profits annuels en 2024 (+ 13 % par rapport à 2023) pour BNP Paribas, Crédit agricole, Société générale, Banque populaire et Crédit mutuel, qui contrôlent respectivement Cetelem, Sofinco, Franfinance, et Cofidis.
Pour les capitalistes, même la pauvreté constitue une source de profits.