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- Lutte ouvrière n°2941
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Dans les entreprises
Technicentre SNCF – Trappes : un bon début
Au technicentre de Trappes en région parisienne, les travailleurs entretiennent les rames des lignes N et U. Comme dans bon nombre d’ateliers SNCF, le manque d’effectifs fait discuter dans les équipes, et il a fini par entraîner des réactions.
Les jockeys, petite équipe qui achemine les rames entre le triage et l’atelier, ont ainsi fait grève à partir du dimanche 24 novembre au soir, à 100 % de l’effectif. Ils demandaient une prime de 1 200 euros pour avoir travaillé depuis au moins un an en sous-effectif, et d’autres revendications spécifiques à leur équipe. Après un peu plus de 24 heures de grève, la direction a lâché 800 euros de prime pour cette année, et l’engagement de verser 150 euros par an dans l’avenir.
Le résultat a donné des envies à d’autres équipes de l’atelier, et à partir de dimanche 1er décembre, l’équipe des freinistes – d’une dizaine de salariés – s’est mise en grève. Le lendemain, toutes les équipes du technicentre se sont réunies pour établir des revendications. Hormis celles spécifiques à chaque secteur, l’ensemble des équipes faisait remonter la nécessité d’avoir des embauches et l’octroi de primes compensant le sous-effectif. Inspirés par les jockeys de la semaine précédente, tous revendiquaient entre 1 200 et 1 500 euros.
Au moment de la réunion de concertation obligatoire avec le directeur, l’immense majorité des travailleurs avait déclaré son intention de faire grève le lendemain. La réunion s’est donc déroulée, avec deux délégués syndicaux et quatre représentants des grévistes, sous la pression de l’assemblée générale, tenue en bas du bureau. Les discussions en bas allaient bon train. À la fin de la journée, après avoir fait quelques scènes, le directeur d’établissement a fini par accorder à l’ensemble des salariés une prime de 700 euros par personne et 300 euros en deux fois pour le début d’année. De son point de vue, la grève était évitée, mais c’était pour les travailleurs un succès à la fois pécuniaire et moral.
Au cours des années, la direction avait cherché à diviser les équipes et, au-delà des sommes obtenues, le plus important dans ce petit mouvement a été de renouer avec la certitude qu’il faut s’y mettre tous ensemble pour faire reculer les patrons.