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Dans les entreprises
Thales Group : les profiteurs de guerre
Le groupe Thales, spécialiste de l’électronique militaire et dont l’actionnaire principal est le groupe Dassault, vient de publier ses résultats annuels. Si, en Ukraine de part et d’autre des tranchées, la guerre est synonyme de terreur et de mort pour les populations et les soldats russes et ukrainiens, pour la famille Dassault c’est une poule aux œufs d’or.

« Résultats annuels supérieurs aux attentes », « croissance impressionnante », « commandes en plein essor » : voilà comment la presse économique a accueilli ces résultats. En effet, le chiffre d’affaires a augmenté de 8 %, à plus 20 milliards d’euros, les bénéfices de 13 % à 2,4 milliards d’euros. Et l’action s’envole en Bourse. Elle a presque doublé en quelques mois, passant de 140 euros début 2025 à 250 euros début mars.
La foire d’empoigne bat son plein entre grands groupes industriels américains et européens, par présidents interposés tels que Trump, Macron et les autres, pour le pillage des terres rares du sous-sol ukrainien. Mais de toute façon, la guerre a déjà considérablement enrichi les actionnaires des groupes de l’armement. Le cours de l’action Thales, depuis plusieurs années, est un véritable thermomètre des profits de guerre. Après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes, en février 2022, sa valeur avait déjà doublé, et voilà qu’elle double à nouveau.
Le travail des 80 000 ouvriers, techniciens et ingénieurs du groupe présent dans le monde entier, est capable de créer des produits sophistiqués de très haute technologie, qui pourraient être d’une utilité extraordinaire dans bien des domaines ne serait-ce qu’en matière de santé ou de télécommunications. Mais ce savoir-faire collectif sert à la fabrication d’engins de mort et l’exploitation des travailleurs nourrit le profit des actionnaires. Le syndicat CGT du groupe a calculé qu’en moyenne, l’ensemble des dividendes versés en 2023 correspondait à plus de 1 000 euros extorqués chaque mois à chaque salarié du groupe. Cette année, ce sera encore mieux – ou pire – puisque le montant du dividende passera de 3,40 euros à 3,70 euros par action.