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Transport sanitaire : les taxis en colère
De Lyon à Paris, les chauffeurs de taxi sont en colère, essentiellement ceux qui sont conventionnés par l’Assurance-maladie pour transporter des malades. Ils protestent contre une nouvelle mouture de cette convention qui, si elle était signée, diminuerait considérablement leurs revenus.
Cette convention prévoit en effet une diminution du tarif kilométrique pour le transport de malades, qui passerait de 1,50 euro à 1 euro. Sans compter que, toujours bien sûr dans l’objectif de « maîtrise des dépenses de santé », le projet de loi de financement de la Sécurité sociale prévoit la généralisation du « transport partagé ». Cela signifie que plusieurs patients, pouvant souffrir de pathologies différentes et donc devant se rendre dans des services médicaux non moins différents, devraient accepter d’être transportés dans le même taxi. Pour celui-ci, le tarif serait bien sûr « partagé ». Quant aux patients, dont on imagine les durées d’attente au départ et à l’arrivée, les détours et autres contraintes, s’il leur venait l’idée de refuser, leur transport ne serait tout simplement pas pris en charge par l’Assurance-maladie, il leur faudrait le payer.
À l’échelle nationale, sur les 60 000 taxis, 40 000 sont aujourd’hui conventionnés pour transporter des malades. À la campagne, pour un grand nombre de taxis, ce transport sanitaire représente l’essentiel de leurs revenus, jusqu’à 90 % selon leurs représentants. Ces revenus pourraient diminuer de moitié.
Aux baisses de revenus des taxis s’ajoutent les difficultés prévisibles pour les patients, tout cela parce que le gouvernement a décidé de faire des économies sur les dépenses de l’Assurance-maladie, dont 300 petits millions d’euros sur les transports sanitaires. Quant aux milliards de profits de l’industrie pharmaceutique, il n’est pas question d’y toucher !