Trump persiste et signe12/02/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/02/une_2950-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Trump persiste et signe

Malgré les vives réactions qu’il a suscitées, y compris au sein de l’administration américaine, en déclarant qu’il voulait déporter les Palestiniens pour construire « la Côte d’Azur du Moyen-Orient » sur les ruines de Gaza, Trump a réitéré son plan délirant.

Sur l’avenir des Palestiniens comme sur la souveraineté du Groenland ou celle du canal de Panama, Trump exprime ses desiderata sans les recouvrir, comme tant d’autres dirigeants impérialistes plus hypocrites, de l’invocation à un prétendu « droit international ». Fort de la puissance économique, technique et militaire des États- Unis, disposant, avec son allié israélien, d’un gouvernement déterminé à chasser les Palestiniens de leurs terres et d’une armée qui a prouvé sa capacité à intervenir contre tous ses voisins, Trump voudrait régler la vieille question palestinienne en se débarrassant des Palestiniens.

Le 10 février, pour lever l’ambiguïté de sa première annonce, il précisait sur Fox News que les Palestiniens évacués de Gaza pour reconstruire l’enclave bombardée ne pourraient plus jamais y revenir. Le même jour, il a menacé la Jordanie et l’Égypte, les deux pays où il envisage de déporter la plupart des Gazaouis, de leur couper l’aide financière et militaire américaine si leurs dirigeants persistent à refuser son plan.

Alliés des États-Unis et dépendant de leur aide, le roi Abdallah de Jordanie et le dirigeant égyptien Al-Sissi, n’ont aucune envie d’accueillir sur leur territoire près de deux millions de Palestiniens déportés. Ils sont très conscients que ces damnés de la terre apporteraient un ferment de révolte parmi les classes pauvres et qu’ils deviendraient une source d’instabilité dans leurs pays, déjà travaillés par la crise économique et les inégalités sociales. Cherchant à desserrer l’étau, Al-Sissi répète « qu’il faut commencer la reconstruction de Gaza sans déplacer les Palestiniens et en préservant leur droit à vivre sur leur terre ».

L’Arabie saoudite, autre alliée des États- Unis, avait entrepris de normaliser ses relations avec Israël avant le 7 octobre 2023. Si elle acceptait de soutenir le plan Trump et participait, avec le Qatar ou les Émirats arabes unis, au financement de cette « Riviera du Moyen-Orient », elle apparaîtrait auprès de tous les peuples arabes comme la complice de cette « Nakba » du 21e siècle, une nouvelle « catastrophe » reproduisant celle de 1948.

Au fond, n’en déplaise à Trump, qui veut remodeler le Moyen-Orient à sa guise, aux dirigeants des puissances secondaires qui jouent les horrifiés devant ses propos mais n’ont jamais hésité à massacrer des peuples, aux dirigeants israéliens qui volent les terres palestiniennes, aux dirigeants des pays arabes, le principal obstacle demeure les peuples de la région, à commencer par les Palestiniens, déterminés à ne se laisser ni déporter ni exterminer.

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