UE-Tunisie : une politique barbare contre les migrants06/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2936-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans le monde

UE-Tunisie : une politique barbare contre les migrants

En juillet 2023, l’Union européenne (UE) a passé un accord avec la Tunisie pour que celle-ci empêche les migrants subsahariens de passer en Europe, moyennant 105 millions d’euros.

À la même époque, l’UE avait commandité un rapport d’enquête sur le sort des migrants africains subsahariens en Tunisie… qu’elle refuse toujours de rendre public, plus d’un an après ! Et pour cause. Cette enquête montre que les migrants subissent des traitements inhumains. Viols, coups, abandons dans le désert ou aux mains des forces de répression libyennes : l’UE participe, au moins financièrement, à organiser un système de torture, et ne veut pas que cela se sache.

L’accord de juillet 2023 n’était pas une première. En réalité depuis plus de dix ans l’UE noue de telles alliances avec de nombreux pays situés sur les routes migratoires, en particulier sur le continent africain. En 2015, un « fonds fiduciaire d’urgence » de 1,8 milliard d’euros avait été lancé pour aider des pays situés en bordure du Sahara, comme la Tunisie, à jouer les gardes-chiourmes loin des yeux des Européens. Pour les dirigeants européens, il s’agit d’éviter les scandales et les camps de rétention trop visibles, comme ceux des îles grecques. Ce fonds n’est pas le seul. En 2017, par exemple, l’Italie signait un autre accord avec la Libye, pays connu pour les tortures de migrants pratiquées dans ses prisons.

En Tunisie, la pratique criminelle des abandons en plein désert, sans eau ni nourriture, a été révélée il y a plus d’un an. Elle concerne y compris des enfants et des femmes enceintes. Non seulement les témoignages des survivants attestent d’une politique systématique, mais des enquêtes journalistiques ont montré que les véhicules utilisés pour les acheminer avaient été livrés depuis 2017 par des États européens. C’est sans doute ce degré de participation que les dirigeants de l’UE ne veulent pas voir dévoilés.

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