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UNRWA, les conséquences d’une interdiction
La Parlement israélien a voté deux lois le 28 octobre contre l’Unrwa, l’organisme des Nations unies chargé des réfugiés palestiniens. Elles sont entrées en vigueur le 30 janvier. La première interdit ses activités dans les territoires sous souveraineté israélienne et donc à Jérusalem-Est.
Une deuxième loi interdit tout contact entre l’Unrwa et les autorités israéliennes, ce qui revient à lui interdire quasiment la moindre action dans les territoires contrôlés par l’armée israélienne, à Gaza et en Cisjordanie.
L’Unrwa a été fondée en 1949 pour prendre en charge les plus de 700 000 Palestiniens qui se réfugièrent en Cisjordanie, à Gaza, ou dans les pays voisins, au moment de la naissance de l’État israélien, parfois chassés manu militari par les milices des organisations sionistes. L’aide se voulait ponctuelle, comme devait l’être l’exil, et devait répondre à une urgence humanitaire alors que les autorités israéliennes se désintéressaient totalement du sort des réfugiés palestiniens. Ceux-ci furent rejoints dans les camps par des milliers d’autres après la guerre des six jours, en 1967.
L’UNRWA a joué un rôle incontournable dans l’organisation de la vie sociale dans les camps de réfugiés, devenus de véritables villes. Avant le 7 octobre, elle comptait 13 000 salariés à Gaza, recrutés en grande partie dans la population – 30 000 en tout avec la Cisjordanie, Jérusalem-Est et les antennes au Liban, en Jordanie, etc. Centres de soins, écoles, et même ramassage des ordures entrent dans le périmètre de l’organisme. À Gaza, soumis au blocus israélien avant le 7 octobre, l’essentiel de l’aide alimentaire était distribué par l’Unrwa.
Le gouvernement israélien justifie l’interdiction de l’Unwra en prétendant, sans aucune preuve, que l’agence serait infiltrée par le Hamas. D’après une enquête interne, une vingtaine de salariés de l’agence pourraient avoir participé aux attaques du 7 octobre et neuf d’entre eux ont été licenciés. Mais les parlementaires israéliens d’extrême droite et le gouvernement ont trouvé ce prétexte pour rendre la vie des Palestiniens encore plus précaire en interdisant l’agence en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. À Gaza, sous les bombes, les locaux de l’Unrwa, ses écoles ou centres de soin, sont devenus des cibles visées systématiquement.
Le véritable crime de l’Unrwa aux yeux des autorités israéliennes a été de permettre aux Palestiniens d’acquérir un niveau d’éducation refusé à la plupart des populations du Moyen- Orient. Cela a contribué à donner aux Palestiniens les moyens de lutter contre l’oppression. Le gouvernement israélien profite de l’appui apporté par les États-Unis et les autres grandes puissances depuis le début de la guerre à Gaza pour tenter de faire disparaître l’Unrwa et de porter ainsi un nouveau coup aux Palestiniens.