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Dans les entreprises
Valdunes – Valenciennes : non aux licenciements !
Mercredi 20 mars 2024, le tribunal de commerce de Lille a validé la reprise de l’entreprise Valdunes. Roland Lescure, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, s’est félicité : « Valdunes est sauvé » a-t-il déclaré.
À ce jour, 119 travailleurs risquent de perdre leur emploi, 102 (sur 226) à l’usine de Trith-Saint-Léger, près de Valenciennes, et 17 (sur 83) à Leffrinckoucke, près de Dunkerque.
Valdunes, qui produit des roues et des essieux de train, est un des derniers morceaux de l’ancien groupe Usinor. Le dernier propriétaire, le groupe chinois MA Steel, avait annoncé, il y a un an, ne plus vouloir y investir. Après un redressement judiciaire, les usines sont en passe d’être revendues à un groupe français, Europlasma.
Les patrons, les responsables politiques, et la plupart des dirigeants syndicaux ont tous tenu le même discours, au fond, fortement teinté de nationalisme. Ils ont rejeté la responsabilité des menaces de fermeture sur les « Chinois » et milité pour « sauver Valdunes » au nom du « savoir-faire français ».
Le discours qui consiste à reporter la responsabilité sur les capitalistes chinois est l’arbre qui cache la forêt des capitalistes bien français, qui sont passés bien avant eux. Ce sont les capitalistes français, après s’être enrichis pendant des années, et l’État français, sous des gouvernements de droite, puis de gauche, qui ont fermé une grande partie de la sidérurgie au début des années 1980, en supprimant alors environ 170 000 emplois. Au passage, la famille De Wendel (aujourd’hui 66e fortune française) qui possédait Usinor, avait fait racheter ses dettes par l’État français.
Aujourd’hui, quand Europlasma rachète Valdunes, sur les « investissements » prévus de 35 millions, 20 millions sont financés par l’État et les collectivités locales, donc par l’argent public. De plus, des articles ont récemment mentionné qu’Europlasma semble être une entreprise bien peu fiable, pour autant que cela veuille dire quelque chose.
Le « sauvetage » de Valdunes tant vanté par le personnel politique et les patrons, n’est donc en rien le sauvetage des travailleurs . Ceux de Valdunes se sont mobilisés à de multiples reprises, par la grève, pour défendre leur droit à la vie : c’est bien sur leur force collective, et seulement sur elle, qu’ils peuvent compter pour imposer qu’aucun travailleur ne se retrouve à la rue.