Valeo – Étaples : attaques tout azimut17/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2933-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Valeo – Étaples : attaques tout azimut

L’usine Valeo d’Étaples, dans la Somme, produit des alternateurs pour les constructeurs du monde entier. La direction cherche à réduire les effectifs par tous les moyens en augmentant la pression sur ceux qui restent.

Les intérimaires sont ciblés en premier lieu. En quelques semaines, à la production, au moins 70 d’entre eux ont vu leur contrat s’arrêter. Des ingénieurs de production ont été mis sur chaîne pour les remplacer. En fait, la direction essaye de faire d’une pierre deux coups : elle espère aussi pousser ces ingénieurs à la démission.

Les trous dans les effectifs sont en partie comblés en forçant les travailleurs à changer d’équipe. Ainsi, une ouvrière intérimaire sur la ligne d’assemblage électronique travaillant en semaine en 2 × 8, a été obligée d’aller travailler en équipe de week-end, les samedi et dimanche en 2 × 12. La direction ne trouvant aucun volontaire, elle a mis la pression sur cette ouvrière, qui a deux enfants et n’a guère de possibilités de trouver du travail ailleurs. L’équipe qu’elle vient de quitter comptait cinq ouvriers : ils devront désormais faire le même travail à quatre.

Depuis quelques semaines, les services des « ressources humaines » viennent assister aux réunions des équipes de production pour mettre la pression sur les superviseurs de ligne. Auparavant, ceux-ci avaient accès au planning de production des semaines suivantes et certains le montraient aux ouvriers et aux intérimaires, qui pouvaient ainsi voir à quelle sauce ils seraient mangés. Maintenant, les intérimaires ne peuvent pas voir plus loin que la semaine en cours et doivent attendre le vendredi pour savoir s’ils seront repris le lundi. De plus, la direction vient d’imposer que chaque travailleur pose huit jours de congés payés d’ici au début décembre. Cela va encore réduire les effectifs en production.

Dans les bureaux d’études aussi, la direction a augmenté la pression. Alors que jusqu’à présent, les contrats des prestataires étaient renouvelés pour trois mois, les renouvellements sont désormais d’un mois. Depuis l’été, la direction a mis fin à de plus en plus de contrats de prestataires et a fini par annoncer un objectif « zéro prestataire » d’ici à la fin décembre.

Une prestataire ingénieure qualité, qui travaillait sur le site depuis plus de deux ans, a ainsi appris du jour au lendemain que son contrat s’arrêtait. C’était si soudain que son responsable l’a pressée de lui transmettre en urgence tous ses courriers concernant ses activités en cours. Même son chef de projet n’a découvert son absence que deux jours après son départ.

Face à tout cela, le mécontentement touche aussi bien les ateliers que les bureaux d’études. Et la meilleure chose serait qu’il s’exprime collectivement contre la direction.

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