- Accueil
- Lutte ouvrière n°2176
- Carbone-Lorraine - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : Accident mortel
Dans les entreprises
Carbone-Lorraine - Gennevilliers (Hauts-de-Seine) : Accident mortel
Un mort et douze blessés graves, c'est le bilan du tragique accident survenu à l'usine Carbone-Lorraine de Gennevilliers mercredi matin 7 avril. Un salarié de 51 ans a été tué. Quant aux douze blessés, dont neuf sont dans un état grave, il y a parmi eux un autre ouvrier de l'usine, un agent EDF, quatre pompiers et quatre policiers.
Un incendie s'est déclaré à 3 h 25 du matin dans l'usine. Les pompiers sont intervenus aussitôt et c'est à 4 h 17, au moment où les intervenants pensaient que le sinistre était maîtrisé, le four ayant été enseveli sous un mélange de sable pour étouffer le feu, que celui-ci a « fusé », rejetant violemment en l'air, comme un volcan, les matériaux incandescents.
L'usine de Gennevilliers produit divers composants en graphite pur, destinés à des applications aussi variées que l'aéronautique (freins des Airbus), le médical, la chimie, etc. Et pour cela elle utilise des fours à induction, dont la température s'élève à plus de 2 000°c. C'est très certainement une poche d'eau qui s'était formée à l'intérieur du four, et qui à cette température génère de l'hydrogène, qui a provoqué l'explosion.
L'usine se trouve en plein centre-ville. Il est certain que, depuis l'accident d'AZF en 2001 à Toulouse, les craintes sont grandes qu'un autre accident du même type survienne. En fait, cette usine n'est pas classée Seveso car elle ne stocke pas des produits considérés comme dangereux. D'autres usines installées sur le port de Gennevilliers, elles, le sont. Mais le danger vient de la fabrication, et ce sont les travailleurs ou ceux qui doivent intervenir dans l'usine qui risquent leur peau en y effectuant des opérations dangereuses. D'autres accidents mortels s'y sont produits dans le passé, ainsi que des maladies liées au plomb, à l'amiante, à la silice.
Depuis l'accident, toute fabrication à l'intérieur de l'usine est arrêtée. Une enquête doit être menée. Le CHS doit se réunir. Les obsèques du travailleur tué doivent avoir lieu vendredi 16 avril.
Même si le risque zéro n'existe pas, il n'y a aucune raison qu'en 2010 tout ne soit pas fait pour éviter de tels accidents. La production ne doit pas être faite au prix de la vie de travailleurs.