- Accueil
- Lutte ouvrière n°2176
- Fermoba -Saint-Doulchard (près de Bourges) : Les 90 licenciés exigent leur dû
Dans les entreprises
Fermoba -Saint-Doulchard (près de Bourges) : Les 90 licenciés exigent leur dû
Au mois de février, à l'annonce de 90 licenciements sur 223 salariés, les travailleurs de Fermoba à Saint-Doulchard s'étaient mis en grève et avaient bloqué l'accès à l'usine pendant plus d'une semaine, pour le paiement des salaires de janvier qui n'avaient pas été versés et pour obtenir une prime de licenciement de 30 000 euros.
Cette entreprise faisait partie auparavant du groupe Arbel, qui depuis a déposé le bilan, mais qui avait touché 65 millions d'aides directes et indirectes de l'État entre 2004 et 2009.
À la fin mars, les salariés licenciés n'avaient touché qu'un acompte de huit jours sur leurs salaires de février. Autant dire que certains rencontrent déjà de grosses difficultés financières. L'un ne peut plus se déplacer en voiture, faute de pouvoir mettre du carburant dans le réservoir. Un autre travailleur a vu son électricité coupée. Et pour tous, il faut compter à l'euro près.
À plus d'une vingtaine, ils sont donc allés demander des comptes au nouveau patron. Celui-ci les a renvoyés à l'administrateur judiciaire qui, lui, est injoignable, disparu dans la nature. Quant à la préfecture, elle s'en lave les mains.
Pendant ce temps, la nouvelle direction impose aux travailleurs qui restent dans l'usine, et qui sont beaucoup moins nombreux en production, des heures et du travail supplémentaires.
Le 31 mars, toujours à plus d'une vingtaine, les licenciés ont demandé à faire une intervention lors du Conseil municipal de Saint-Doulchard, ce que le maire les a autorisés à faire pendant deux à trois minutes. Puis le maire et son adjointe ont noyé le poisson dans des considérations générales ne répondant pas aux préoccupations des licenciés.
L'opposition de gauche au Conseil municipal leur a apporté son soutien. La conseillère municipale de Lutte Ouvrière a demandé que la municipalité leur accorde un soutien financier pour les aider face aux conséquences de leur licenciement, ajoutant : « Pourquoi les patrons auraient-ils, eux, toujours droit à des aides publiques, et pas les ouvriers ? » Ce que les ouvriers de Fermoba applaudirent.
Lorsque les salariés de Fermoba voulurent réintervenir, le maire divers-droite le leur refusa, déclarant que les « spectateurs » n'avaient pas droit à la parole pendant le Conseil municipal et que, s'ils continuaient à perturber la séance, il ferait intervenir les forces de l'ordre !
Les ouvriers ont quitté les lieux, écoeurés par le comportement du maire et voyant qu'il n'y avait rien à attendre de la municipalité. Mais ils restent déterminés à continuer à agir pour toucher leur dû, à savoir leurs salaires, les indemnités légales de licenciement et leurs congés payés.