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Dans les entreprises
Le 7 avril à Compiègne : Une manifestation de solidarité avec ceux de Continental
Mercredi 7 avril, mille manifestants ont accompagné au travers des rues de Compiègne les six salariés de Continental Clairoix jusqu'au tribunal qui devait les juger sur la partie civile des poursuites engagées contre eux, suite à la manifestation d'avril 2009 à la sous-préfecture.
Cette mobilisation a été à nouveau un incontestable succès. Elle faisait suite aux dernières manifestations à Amiens en janvier et février derniers, dans le cadre du procès en appel à l'issue duquel le gouvernement avait été désavoué. Les peines de prison prononcées et à nouveau réclamées avaient alors été transformées en simples amendes.
Les salariés de Continental étaient présents en masse, à plus de 500, voulant ainsi affirmer que c'était bien les 1 120 travailleurs de l'usine qui étaient ainsi visés, eux et leur lutte. Ils tenaient à montrer que jusqu'au bout ils restaient solidaires et que leur mot d'ordre « Un pour tous et tous pour un » n'était pas un vain mot.
Cette solidarité, elle était aussi vivante avec la présence des familles, d'amis, de travailleurs venus d'autres entreprises de la région et de plus loin, malgré le silence toujours répété des confédérations syndicales. Au niveau des instances syndicales étaient présents le secrétaire national de Sud-Solidaires et le secrétaire général de la fédération CGT de la Chimie. Une délégation de travailleurs de l'usine Sodimatex de Crépy-en-Valois, en lutte contre la fermeture, était aussi venue manifester leur solidarité, avec une banderole.
Enfin, étaient présents, comme représentants nationaux de partis, Nathalie Arthaud pour Lutte Ouvrière et Olivier Besancenot pour le NPA. La Compagnie Jolie Môme avait tenu à manifester sa solidarité en accompagnant les manifestants et en se produisant pendant l'attente de la fin du procès.
Ce procès a été surtout marqué par le recul politique du gouvernement. Celui-ci a ramené ses demandes d'indemnisation des prétendus dommages subis par la sous-préfecture, qui avait été établies « au minimum à 63 000 euros », à 11 957 euros. De plus l'État n'a fourni que 1 200 euros de factures, le reste étant soit des devis, soit des estimations unilatérales, se contentant de produire parfois une page de catalogue commercial. On verra ce que le tribunal décidera, le jugement étant mis en délibéré jusqu'au 2 juin. Certes, le tribunal de Compiègne est tenu de respecter les décisions de la cour d'appel d'Amiens, qui a reconnu la responsabilité civile des six salariés, mais elle peut apprécier ce que lui a fourni l'État.
De toute façon il s'agissait bien, comme cela a été rappelé du côté des travailleurs, de la défense d'un principe, celui du droit de se défendre. Et du côté de l'État, il s'agissait depuis le début d'un procès politique contre les droits ouvriers. Mais ce dernier procès ne se sera pas passé sans réaction. Et, quoi qu'il advienne, l'argent de la solidarité ouvrière collecté auprès des salariés de Continental et de tout le pays permettra de faire face.