Le PS et les retraites : Des opposants responsables... à l'égard du patronat14/04/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2176.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Le PS et les retraites : Des opposants responsables... à l'égard du patronat

Alors que le gouvernement démarre sa série de « concertations » en vue de porter un nouveau coup aux retraites et que le patronat réclame avec de plus en plus d'insistance d'avoir toujours moins à cotiser, le Parti Socialiste commence à faire mine de s'opposer à la prochaine « réforme » des retraites.

Ainsi son porte-parole officiel, Benoît Hamon, a affirmé le 12 avril que l'allongement de la durée de cotisation reviendrait obligatoirement à la diminution des pensions, que l'âge légal de la retraite doit rester à 60 ans, qu'il faut abonder les caisses de retraite en augmentant les cotisations patronales, soit en taxant les revenus financiers jusque-là exonérés, soit en faisant porter les cotisations sur la richesse produite et pas sur les salaires versés, soit les deux.

Voilà au moins un ton différent du consensus régnant, y compris au PS, sur la prétendue « indispensable » réforme des retraites dont les travailleurs devraient se résigner à payer les conséquences.

Mais si Benoît Hamon s'oppose aux projets de la droite concernant cette réforme des retraites, c'est toutefois sans dire quels moyens il envisage pour l'empêcher de passer. Et surtout il n'est qu'une des voix d'un parti dont la position officielle n'est pas encore fixée.

Martine Aubry, qui avait commencé par dire qu'il était normal de travailler jusqu'à 62 ans, promet maintenant de réunir des spécialistes qui y réfléchiront. Avant que la loi ne soit votée au Parlement ? Avant qu'elle ne soit appliquée ? Ou seulement avant l'élection présidentielle de 2012 ?

De plus, bien des responsables socialistes, à commencer par Hollande et Valls, candidats à la candidature pour 2012, font entendre un autre son de cloche. Partant encore une fois de l'idée qu'une réforme serait indispensable, ils se prononcent, eux, pour l'allongement de la durée de cotisation. Ils tiennent en fait dès maintenant à se positionner en hommes politiques « responsables », prêts à demander aux travailleurs de faire les sacrifices indispensables... à la sauvegarde des profits patronaux. D'autant que tout ce qu'aura fait ou plutôt défait la droite quant aux retraites, un éventuel gouvernement socialiste n'aura plus à le faire.

C'est ce qui s'était passé avec la réforme Balladur qui, en 1993, avait commencé à augmenter le temps de cotisation au-delà de 37,5 ans et à faire passer la base de calcul des dix aux vingt-cinq meilleures années, entraînant une baisse progressive des pensions. Cette réforme, cette attaque contre les retraites, votée par une majorité de droite, avait été appliquée par la majorité et le gouvernement de gauche élus en 1997, le gouvernement Jospin, qui n'avait rien trouvé à y redire.

Et cela illustre bien mieux la politique du PS sur les retraites que tous les discours de circonstance de ces jours derniers et toutes les discussions d'experts.

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