Invitée sur LCI dimanche 11 avril, la présidente du Medef Laurence Parisot a déclaré ne pas reconnaître l'image qu'elle se fait d'une entreprise « dans la situation épouvantable qui s'est passée à France Télécom ». « Pour nous, ce n'est pas ça l'entreprise », a-t-elle insisté.

Une telle indignation est pour le moins suspecte. Dans d'autres entreprises, comme Renault, PSA, Carrefour, ou Sodexho, des suicides ont aussi été rendus publics. Et ce ne sont certainement pas les seuls. D'autres drames se sont également produits, dans la plus grande discrétion, sans que les patrons soient mis en cause. Car combien de travailleurs ont été licenciés, ont ensuite dû subir le chômage, ou naviguer entre chômage et petits boulots ? Et parmi eux combien ont connu la détresse, voire ont été conduits au suicide ?

De même qu'une maladie professionnelle se révèle parfois longtemps après que le salarié a quitté l'entreprise, de même le désespoir peut survenir bien après le licenciement qui en est à l'origine. Les patrons licencieurs s'en lavent les mains et leur responsabilité n'est pas recherchée. Mais évidemment leur représentante préfère ignorer le mal qui s'est révélé à France Télécom, comme tout le patronat.