Candidate LO aux législatives en Creuse, Catherine Dumon se présente depuis 1978 et a même affronté... André Chandernagor01/06/20222022Presse/medias/articlepresse/images/2022/06/2000006203423.jpg.420x236_q85_box-0%2C34%2C657%2C404_crop_detail.jpg

Article de presse

La Montagne

Candidate LO aux législatives en Creuse, Catherine Dumon se présente depuis 1978 et a même affronté... André Chandernagor

illustration
Catherine Dumon, candidate lutte ouvrière, législatives creuse 2022 © éric donzé

Catherine Dumon a le combat prolétarien chevillé au corps. Candidate pour LO depuis près de 45 ans, en Creuse ou en Haute-Vienne, elle se présente une nouvelle fois pour défendre le message de son parti même si elle est convaincue que ce sont les travailleurs qui l’imposeront, pas les électeurs.

À 71 ans, Catherine Dumon est la doyenne des candidats aux élections législatives en Creuse. Pas en âge, Jean Auclair, à 76 ans, lui dame le pion. Mais bien par son ancienneté dans le rôle de candidat : elle était déjà en lice en 1978, dans la deuxième circonscription d’Aubusson face à… André Chandernagor.

Être née ici ne donne pas plus d’idées

Le centenaire doit être, avec elle, le dernier survivant de ce scrutin. À l’époque, elle affrontait des jeunes loups du RPR, les communistes et un candidat d’un mouvement socialiste occitan.

Et pas sûr que son message ait tant varié que cela depuis 44 ans. Marxiste, forcément marxiste pour cette ancienne cheminote qui a suivi Arlette Laguiller et suit désormais Nathalie Arthaud. « En 1974, c’est la première fois qu’Arlette s’est présentée à la présidentielle. Dans la foulée, on a décidé d’aller aux législatives aussi. »

Alors, elle s’y est collée, à ce scrutin comme à d’autres, entre Creuse et Haute-Vienne. Tant qu’elle ne peut plus en donner le détail. Ce coup-ci, c’est en Creuse alors qu’elle vit à Panazol. Mais elle a appris à connaître le département : « vous savez, ici c’est très semblable à la Haute-Vienne, on y a les mêmes problèmes. Et puis, être né ici, vous pensez que ça donne de meilleures idées ».

De toute manière, elle n’escompte pas être élue députée de la Creuse. « Ce n’est pas une candidature de témoignage, mais pour porter le message qu’il existe toujours un courant de pensée, un mouvement qui s’inscrit dans la lutte des classes. »

Pour Lutte ouvrière, ce sont les travailleurs qui font tourner la société, à eux de la diriger et d’en récolter les avantages. « Ils ont révélé une nouvelle fois qu’ils étaient essentiels durant la crise sanitaire. Ce sont eux qui étaient en première ligne. »

La gauche illusoire

Du rouge dans un paysage politique que Catherine Dumon observe avec circonspection : « Regardez pour la Creuse, il y a quatre candidats d’extrême droite, deux de droite, un macroniste et une des Nupes… et nous. LO, c’est le doyen des mouvements politiques, nous avons été créés en 1968. Aucun autre parti n’a eu une telle longévité ».

Et toujours l’envie d’une autre société, marxiste. De gauche. « Le message de la gauche a été dévalorisé par son passage au pouvoir. Les socialistes avec les communistes, puis les socialistes seuls, ont déçu. Les travailleurs doivent savoir qu’il y a toujours un mouvement qui les défend ».

Et la Nupes, voulue par Mélenchon, pourquoi LO ne l’a-t-elle pas rejoint?? « On n’a pas voulu participer aux discussions. Pour nous, il est illusoire de penser encore qu’une union de la gauche va changer quelque chose par le haut, par le gouvernement. Si ça doit changer, c’est par le bas, par la mobilisation des travailleurs. » La rue plutôt que les urnes, mais les urnes quand même pour faire passer le message à ceux qu’on attend dans la rue.

Quand on lui demande de hiérarchiser ses adversaires, Catherine Dumon répond sans hésiter : « C’est le gouvernement, c’est le député sortant ». Viennent ensuite l’extrême droite, la droite et le reste. Cette gauche « des illusions » avec qui elle partage cependant des valeurs féministes. « Vous savez, à Lutte ouvrière, le féminisme c’est naturel. Nous n’avons eu que des dirigeantes et les mauvais propos ou gestes envers les femmes ont été vite évincés sans qu’on fasse de grande tirade. » Une doyenne, mais avec la niaque.

Éric Donzé

Droits de reproduction et de diffusion réservés © journal La Montagne

 Lire l'article en ligne >
Partager