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Brève
Charente-Maritime
Les munitions des guerres mondiales toujours nuisibles

Les munitions immergées après les deux guerres mondiales sur une centaine de sites en mer ou dans des lacs, dont une émission de France 5, « Vert de rage – Armes, l’héritage toxique » avait dénoncé les dangers il y a dix-huit mois, continuent d’empoisonner et parfois même de tuer.
Le noyage de munitions inutilisées a commencé dès 1918, en particulier sur un site situé entre Fouras et l’île d’Aix, et a déjà alors blessé gravement plusieurs personnes, comme lors de la violente explosion le 17 mars 1921 d’une barge chargée de munitions, projetant des éclats d’obus à des centaines de mètres (La Croix de Saintonge et d’Aunis, 26 mars 1921).
L’armée demandait souvent aux soldats de procéder aux immersion la nuit, en cachette. Et elles durèrent jusqu’en 2002, sans suivi, ni recensement, ni cadre juridique précis. La zone d’immersion de Fouras, indiquée par une bouée, est interdite au mouillage et au chalutage. Les taux relevés par l’émission « Vert de rage » en produits de dégradation du TNT (2,4 mg/l dans le sable et dans l’eau), ainsi qu’en métaux lourds qui dépassent les seuils admissibles, témoignent d’un danger potentiel pour la baignade, la pêche et l’ostréiculture.
À ces munitions volontairement immergées s’ajoutent celles qui sont tombées sans exploser. L’une d’elles, datant de la Deuxième Guerre mondiale, a explosé sous un feu de camp sur l’île de Groix le 7 septembre 2014, tuant un campeur et en blessant neuf.
Plus d’un siècle après, les munitions des dernières guerres continuent de représenter une menace, et l’armée, qui s’abrite derrière le secret défense, n’a pas trouvé un début de solution. Trop occupée à préparer la prochaine guerre.