Les cheminots dénoncent les conditions de transport

Vendredi 10 janvier, à l’appel des syndicats, les cheminots travaillant pour les trains Ouigo étaient appelés à la grève et à un rassemblement au siège parisien à la Gare de Lyon. La grève a été largement suivie. Les cheminots sont en prise directe avec le mécontentement des voyageurs devant les conditions de transport à bord de ces TGV à bas coût, mais à rentabilité élevée.

Le modèle Ouigo consiste à faire circuler des millions de voyageurs chaque année avec en tout et pour tout 38 rames, remplies à 95 %. Elles circulent 14 heures par jour et sont entretenues la nuit dans les ateliers de maintenance avant de repartir au petit matin. Ces rames sont souvent dans un état déplorable faute de temps et d’effectifs suffisants pour la maintenance et le nettoyage. Sur nombre de rames, les toilettes sont hors-service, des portes sont condamnées, certaines hébergent des cafards, voire des punaises de lit, d’autant qu’en l’absence de voiture-bar, miettes et déchets sont dispersés partout. 

Les cheminots ont aussi dénoncé la politique de flux tendu mais la consigne est de faire repartir des rames même en mode « dégradé », qui devient donc le mode normal. Les suppressions de trains se multiplient, laissant à chaque fois des centaines de voyageurs sur les quais. Et le mécontentement des voyageurs se retourne contre les cheminots qui subissent des insultes ou des agressions en raison de cette politique irresponsable alors qu’ils en sont les victimes autant que les usagers.

La journée du 10 janvier était un avertissement et a aussi permis de mettre sur la place publique la réalité du low-cost version SNCF.