Dassault Aviation : le beurre et l’argent du beurre13/03/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/03/2902.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dassault Aviation

le beurre et l’argent du beurre

Le 6 mars, Dassault Aviation a publié ses résultats annuels pour 2023. Les dividendes versés aux actionnaires, pour l’essentiel aux rejetons de la famille Dassault, augmentent de quelque 12 %.

Quant aux salaires, la direction générale annonce une hausse de 2,4 %, alors que les travailleurs de plusieurs usines, celles d’Argenteuil, de la région bordelaise ou encore de Biarritz et Argonay, débrayent depuis plusieurs semaines, revendiquant une augmentation de 200 euros pour tous.

Dassault Aviation présente un résultat opérationnel en baisse, passé de 572 millions d’euros à 349. Mais tout s’explique : cette baisse affichée des bénéfices relève d’une manipulation consistant à en transférer une partie dans la trésorerie des actionnaires la veille de la publication du bilan annuel. Cette trésorerie sert alors à leur racheter quelque 1,85 million d’actions, soit 330 millions d’euros au cours actuel, qui seront ensuite détruites. Les actions restantes, toujours en possession des actionnaires, n’en prenant alors que plus de valeur. Cette manœuvre financière permet également de réduire de près de 40 % la prime de participation versée aux travailleurs, mais uniquement à ceux embauchés avec un contrat « Dassault », tous les autres ne touchant rien, comme d’habitude !

La messe n’est pas dite, car Trappier, le PDG, annonce un carnet de commandes plein pour les dix années à venir et une montée en cadence sur la production du Rafale, avec des samedis travaillés.

Les actionnaires gagnent plus en ne faisant rien. Eh bien, les travailleurs, eux, ont tous besoin de ces 200 euros de plus sur le salaire.

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