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- Lutte ouvrière n°2994
- Constellium – Maine-et-Loire : grève pour les salaires
Dans les entreprises
Constellium – Maine-et-Loire
grève pour les salaires
Lundi 15 décembre, près de la moitié des ouvriers de l’usine Constellium de Montreuil-Juigné (près d’Angers) ont fait grève pour une augmentation de salaire.

Les négociations annuelles obligatoires sur la revalorisation des salaires ont débuté il y a quelques semaines dans cette usine d’aluminium qui emploie plus de 250 travailleurs. Le groupe auquel elle appartient, coté à Wall Street, bat des records de profits depuis trois ans : un bénéfice net de 74 millions de dollars pour le seul premier semestre de 2025. Mais la direction ne propose que des miettes aux ouvriers : une augmentation de 25 euros brut par mois. La CGT, elle, revendique 150 euros par mois, ce qui n’a rien d’exorbitant comparé aux 750 000 euros que touche mensuellement J.M. Germain, le PDG du groupe.
Pour couronner le tout, la direction propose la mise en place d’une prime d’équipe de 20 euros par mois pour les salariés travaillant en 3×8, à condition qu’ils signent un accord qui les empêcherait de plaider devant les tribunaux... qu’ils ont en fait droit à une prime d’équipe d’environ 100 euros par mois, comme le prévoit la convention collective de la métallurgie. Face à ce chantage et à ces propositions inacceptables, les sections syndicales CFDT et CGT ont appelé les salariés à débrayer chaque jour deux heures en fin de poste durant la semaine du 8 décembre, mouvement suivi par environ un tiers des ouvriers.
Constatant l’absence d’avancées, une centaine d’entre eux se sont réunis jeudi 11 décembre en assemblée générale avec les syndicats, et ont décidé à la majorité de faire grève pendant la « journée de cohésion » organisée par la direction lundi 15 décembre. Environ la moitié des ouvriers de production en ont alors profité pour montrer une autre forme de cohésion : pas celle des ouvriers avec la direction, mais celle des ouvriers contre les mauvais coups d’une direction qui se moque d’eux. Et des dizaines de travailleurs ont animé toute la journée un chaleureux piquet de grève.
Les congés étant proches et la production de l’usine quasiment terminée pour 2025, les grévistes se sont donné rendez-vous en janvier pour décider de la suite du mouvement.