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- Lutte ouvrière n°2988
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Leur société
Lafarge
profit criminel
Mardi 4 novembre s’est ouvert le procès de Lafarge, multinationale de la construction, aujourd’hui absorbée par le groupe Holcim.
L’entreprise est poursuivie pour « financement du terrorisme », pour avoir fait fonctionner sa cimenterie de Jalabiya dans le nord de la Syrie en 2013 et 2014 alors que la guerre civile y faisait rage.
L’entreprise, six de ses anciens cadres, dont l’ex-PDG Bruno Lafont et des responsables de la sécurité, sont accusés d’avoir versé plusieurs millions d’euros à des groupes terroristes dont l’État islamique, pour obtenir des droits de passage, permettant de faire circuler les camions et les ouvriers, et d’approvisionner l’usine en matières premières. En septembre 2014 quand l’usine est tombée aux mains de l’État islamique, l’expérience s’est arrêtée. Les salariés expatriés avaient été évacués en 2012 mais les ouvriers syriens avaient dû rester jusqu’au bout, travaillant sous la menace d’être séquestrés ou tués en venant à l’usine.
Si certains responsables sont sous le coup d’accusations qui pourraient leur valoir de la prison ou de lourdes amendes, l’entreprise, elle, ne risquerait que des sanctions financières. Des plaintes contre Lafarge, ont été déposées par des ONG dont Sherpa, à la demande des salariés de l’usine, pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui » et « conditions de travail indignes »
L’armada de défenseurs au service de Lafarge, a fait renvoyer à plus tard, vers un autre procès très hypothétique, la poursuite pour « complicité de crime contre l’humanité » requise par les ONG contre le trust. Malgré cela, près de deux cents salariés syriens ont porté plainte, se portant partie civile contre cette multinationale qui, selon le mot d’une avocate, « a préféré le ciment à l’humain ».