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- Lutte ouvrière n°2954
- La Redoute – Quai 30 – Wattrelos : le voleur doit rendre le magot !
Dans les entreprises
La Redoute – Quai 30 – Wattrelos
le voleur doit rendre le magot !
La direction de La Redoute, à Wattrelos, voulait paralyser les travailleurs en annonçant comme un coup de tonnerre, le 6 février, l’externalisation des 322 emplois de l’entrepôt de logistique dédié au prêt-à-porter Quai 30.
Elle n’a pas réussi son coup, surtout parce que cette externalisation a été annoncée à peine un mois après que La Redoute eut récupéré 44,5 millions d’euros, reste de la fiducie, une caisse de garantie gagnée lors de la grève de 2014 sur Pinault, l’ancien patron de La Redoute, arrivée à expiration début 2025. Depuis, La Redoute a été rachetée par le groupe propriétaire des Galeries Lafayette, les Moulins Houzé, 34e fortune de France. Ce sont eux qui sont à la manœuvre pour se débarrasser des travailleurs de Quai 30, usés à remplir leurs coffres-forts.
Pour répondre à ce mépris, des débrayages et des rassemblements ont été organisés et la production de Quai 30 a sérieusement baissé. Dès vendredi 14 février, un comité d’accueil au siège, d’environ une centaine de travailleurs de toutes les équipes, attendait le patron d’ID Logistics, censé devenir leur nouvel employeur le 1er juin. Les travailleurs ont proclamé haut et fort qu’il n’était pas question de perdre des acquis, et qu’une prime de transfert était exigée. Les voleurs de la fiducie, La Redoute, doivent la rendre aux salariés.
Les semaines qui ont suivi, des débrayages dans chaque équipe ont perturbé la production. Et entre les débrayages, le mot qui circule c’est : « opération escargot ». De moins en moins de travailleurs se laissent duper par la propagande de la direction.
La direction explique que cette opération est nécessaire car le flux Redoute n’occuperait que 50 % des capacités, qu’il faut trouver une solution… et pas d’inquiétude, chacun garde son emploi donc pas de problème ! Les arguments de ceux qui ont vu le piège font leur chemin. En effet, pourquoi La Redoute, à Quai 30, garde-t-elle les murs et les machines et transfère-t-elle à un autre patron les travailleurs qu’elle a usés ?
Lundi 2 mars, les salariés de Quai 30 se sont de nouveau rassemblés devant le siège de La Redoute pour exiger une prime de transfert de 100 000 euros. Au même moment se tenait une réunion sur leur externalisation entre la direction et les syndicats. À la sortie du CSE, un délégué a résumé : « On a mis tout de suite les pieds dans le plat, La Redoute doit verser une indemnité de transfert conséquente, ce qui serait la meilleure garantie pour l’avenir des salariés du site. Avec les 44,5 millions de la fiducie qui sont le reliquat de ce qui avait été obtenu par notre lutte en 2014, elle aurait largement les moyens de nous verser au moins 100 000 euros. Les 44,5 millions doivent nous revenir. » En clair, les salariés n’acceptent pas de se faire externaliser sans compensation et sans garantie. « La direction ne veut rien entendre. Il va y avoir un long rapport de force, car nous sommes déterminés. »
La mobilisation se poursuit. Jusqu’à une centaine de travailleurs se relaient au piquet de grève à la porte et des débrayages désorganisent complètement la production. Une nouvelle action était annoncée devant le siège le 11 mars, date de la prochaine rencontre avec les dirigeants.