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- Lutte ouvrière n°2942
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Dans les entreprises
Stellantis
“Poissy, Douvrin, même combat !”
Mardi 10 décembre, une trentaine de militants du syndicat SUD de Stellantis Poissy se sont rendus à l’usine Stellantis de Douvrin dans le Pas-de-Calais, elle aussi menacée de fermeture.
Les deux usines, celle d’assemblage à Poissy et celle de fabrication de moteurs à Douvrin, sont dans le viseur de la direction. Dans la lutte à mort entre les constructeurs mondiaux, les actionnaires du groupe Stellantis savent qu’ils ne peuvent améliorer ce qu’ils appellent leur « compétitivité » qu’en s’en prenant aux travailleurs.
À Douvrin, cela fait quelques années que le patron vide peu à peu l’usine. S’il a fait miroiter un reclassement de la plupart des travailleurs dans la nouvelle usine de batteries (AAC), installée juste en face du site, aujourd’hui la réalité est bien moins glorieuse, le nombre d’emplois pourvus ayant fondu comme neige au soleil.
L’usine de Poissy, où tous les travailleurs sont convaincus qu’aucun nouveau véhicule n’est prévu après l’actuelle Opel Mokka, suit le même chemin que celle de Douvrin.
Il était donc évident, pour les militants les plus combatifs de Poissy, que la première action à entreprendre était d’aller rencontrer les travailleurs de Douvrin, pour discuter avec eux de la nécessité d’agir ensemble contre les projets de la direction. C’est pourquoi cette délégation d’une trentaine de militants SUD a fait la route jusqu’à Douvrin avec un tract titré : « Unissons nos forces pour obtenir des garanties pour notre avenir ! »
Chaleureusement accueillie par les militants de la CGT de Douvrin, la délégation de Poissy a distribué le tract au changement d’équipe, avec sono et drapeaux, en criant ses slogans : « De l’argent, il y en a dans les caisses de Stellantis ! Les patrons sont unis, les travailleurs doivent s’unir ! Aucune usine ne doit fermer ! » Tous les militants de Poissy se sont adressés aux ouvriers de Douvrin, dont beaucoup se sont arrêtés pour rester discuter parfois longuement. « Nous sommes 2 600 à Poissy, vous êtes plus de 400 à Douvrin », expliquait par exemple un militant, « à 3 000 on représente une force ! »
Les nombreuses discussions et l’accueil fraternel des travailleurs de Douvrin ont enthousiasmé les participants à cette première action, qui sont rentrés en région parisienne satisfaits, conscients d’avoir fait un geste important pour l’avenir. Et à Douvrin, ce geste a marqué les esprits dans les ateliers : un travailleur n’a pas hésité à afficher le tract de Poissy sur sa machine, et dès l’après-midi, les discussions se sont multipliées changeant l’ambiance jusque-là plutôt morne.
Le chemin est sans doute encore long pour que les travailleurs des deux usines en arrivent à la nécessité de se battre tous ensemble pour imposer des garanties au patron. Mais cette initiative, qui en appelle d’autres, a donné le moral à tous ceux qui y ont participé.