des centaines d’emplois supprimés par lescafards patronaux

Présentée comme un symbole du renouveau industriel du pays, cette entreprise, principalement implantée près d’Amiens, a employé jusqu’à 400 salariés dans la production de protéines à base de larves d’insectes, des scarabées, destinées à l’alimentation animale. En 2018, plusieurs ministres ont assisté à l’inauguration de ce qui n’était que le lancement des travaux de construction de l’usine. Dans la « bataille de la bioéconomie », Ynsect a alors été érigée en start- up novatrice aux allures de prochaine licorne, qui allait, soi-disant, créer de nombreux emplois pérennes et promettait de rapides retours sur investissement.

Des capitaux en mal de placements spéculatifs et beaucoup d’aides publiques affluèrent. Mirent la main à la poche : la Banque publique d’investissement (Bpifrance), la Caisse des dépôts et consignations qui paya les locaux, la région Hauts-de- France (770 000 euros), Amiens-métropole (77 000 euros). Auxquels s’ajoutèrent les 20 millions d’euros de l’Europe donnés à la société norvégienne partenaire d’Ynsect. La somme totale reste un mystère. Mais la production de protéines n’a jamais vraiment commencé sur le site principal qui a été utilisé comme sous-traitant et faire-valoir de l’autre atelier, situé à Dole. Ne reste donc à présent que ce dernier et ses douze employés.

Lors d’un rassemblement pour protester contre les licenciements, les salariés ont exprimé leur colère à l’annonce du nom du repreneur de ce site plus rentable. Pour seulement 75 000 euros, c’est une nouvelle société créée par… Antoine Hubert, l’ancien patron d’Ynsect ! De plus, elle emploie l’ancien ministre de l’Agriculture qui avait inauguré et chaudement soutenu l’entreprise liquidée !

Les scarabées, parasites de certaines céréales, peuvent au moins servir sous forme de farines à nourrir les animaux d’élevage. Les patrons sont de purs parasites destructeurs de l’économie et de la société, nourris par l’argent public et la complicité des politiciens.