- Accueil
- Lutte ouvrière n°2958
- Aide sociale à l’enfance : jeunesse sacrifiée
Leur société
Aide sociale à l’enfance : jeunesse sacrifiée
La commission d’enquête parlementaire sur les manquements des services de protection de l’enfance vient de rendre public son rapport : « Le secteur qui était hier à bout de souffle est aujourd’hui dans le gouffre », conclut-il, « et l’État laisse la situation se dégrader ».
L’aide sociale à l’enfance (ASE) a pour but de protéger les mineurs en danger et de leur offrir des structures ou des familles d’accueil quand il faut les retirer à leurs parents. Cela, c’est pour la théorie. Mais dans la réalité, alors que plus de 200 000 enfants sont suivis par l’ASE, le manque de personnel, de contrôles et de moyens financiers font que, trop souvent, des enfants et des adolescents se retrouvent accueillis dans des conditions indignes. Dès leur plus jeune âge, les bébés sont entassés dans des pouponnières surchargées.
La situation est pire encore pour les adolescents et les mineurs étrangers non accompagnés hébergés dans des foyers ou vivant dans des logements de fortune et souvent laissés à eux-mêmes, qui risquent d’être victimes de la prostitution. Selon le rapport : « 45 % des jeunes de 18 à 25 ans sans domicile fixe sont issus de l’ASE ».
La grande majorité des jeunes suivis par l’ASE étant issus de milieux populaires, lorsque des familles bousculées par la vie ou elles-mêmes victimes de parents brutaux sont jugées incapables d’élever leurs enfants, ils n’intéressent pas l’État. Celui-ci ne contribue qu’à hauteur de 3 % des 10 milliards d’euros dépensés chaque année pour la protection de l’enfance, une aumône. Il n’y a alors rien de surprenant que, sur tout le territoire, les contrôles des structures d’accueil fonctionnent avec un personnel plus que réduit, où chaque poste doit en contrôler 746 par an.
De plus en plus de jeunes livrés à eux-mêmes et laissés pour compte, voilà l’avenir que leur proposent les dirigeants de cette société pourrissante.